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Les cancers de l'estomac

Cancers de l'estomac : les facteurs de risque

La recherche a permis d'identifier plusieurs facteurs susceptibles d'augmenter le risque de développer un cancer de l'estomac, notamment l’infection par une bactérie nommée Helicobacter pylori.

L’infection à Helicobacter pylori

Depuis les années 1990, l’infection à Helicobacter pylori est considérée comme un « cancérigène certain » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : son implication dans les cancers de l’estomac (hors cancer du cardia) ne fait aucun doute.

Helicobacter pylori (ou H. pylori) est une bactérie qui colonise la muqueuse de l’estomac, où elle est capable de survivre malgré l’acidité des sucs gastriques.
Le plus souvent contractée pendant l’enfance, l’infection persiste toute la vie si elle n’est pas traitée. Elle induit une inflammation de l’estomac (gastrite) chronique et une atrophie de la muqueuse qui fragilisent l’estomac face à la cancérisation. Le plus souvent, la gastrite due à H. pylori n’entraîne aucun symptôme, mais elle peut aussi être responsable de sensations de brûlures et de douleurs d’estomac.
En France, 20 à 25 % des adultes seraient infectés par la bactérie. Cette infection est plus fréquente chez les seniors : 50 % des plus de 50-60 ans seraient concernés. Avec l’amélioration des conditions d’hygiène dans les pays développés comme la France au cours des dernières décennies, les « nouvelles générations » sont en effet moins touchées que les « anciennes ». 
Chez une faible proportion des personnes infectées (environ 1 %), H. pylori entraîne à terme un cancer de l’estomac. On estime que la bactérie est responsable de plus de 80 % des cas de cancer de l’estomac (hors cardia), y compris le lymphome du MALT. 
L’endoscopie digestive avec biopsie de la muqueuse gastrique ou d’autres tests moins invasifs (test respiratoire, analyse de sang, de selles), permettent de détecter l’infection par H. pylori. Un traitement antibiotique spécifique peut éradiquer la bactérie, réduisant ainsi le risque de cancer de l’estomac lié à l’infection.


L’alimentation

La consommation de sel et d’aliments préparés salés (ou en saumure, en salaison…) est certainement un facteur de risque important de cancer de l’estomac : le sel déséquilibrerait la muqueuse de l’estomac en provoquant une inflammation chronique. Les charcuteries et viandes transformées ou fumées (bacon, saucisses…) qui associent le sel avec des nitrates favorisant la formation de nitrites cancérigènes dans l’organisme, sont également soupçonnées d’augmenter le risque de la maladie.
À l’inverse, la consommation de fruits et légumes, riches en anti-oxydants, aurait un effet protecteur vis-à-vis des cancers de l’estomac.

Moins de sel, moins de cancers

Jusqu’aux années 1950, le sel était fréquemment utilisé pour conserver les aliments. Depuis, son utilisation a été progressivement remplacée par la réfrigération. Cette évolution explique la diminution du nombre de cas de cancers gastriques diagnostiqués dans les pays développés occidentaux depuis plusieurs décennies. Le sel reste toutefois un facteur de risque de cancer de l’estomac important, notamment dans certains pays d’Asie où il est encore utilisé comme conservateur et très présent dans l’alimentation.

 


L’obésité

Pour en savoir plus

Les preuves scientifiques permettraient de pouvoir inclure l’obésité, en particulier de long terme, parmi les facteurs de risque de cancer de l’estomac, notamment du cardia. Le lien entre l’obésité et le cancer reste mal compris mais pourrait reposer sur plusieurs mécanismes, tels que le reflux gastro-œsophagien (RGO, voir ci-dessous) - plus fréquent en cas d’obésité - les troubles métaboliques et/ou l’inflammation favorisés par l’excès de tissu graisseux.

 

 


D’autres pathologies de l’estomac

Certaines maladies de l’estomac augmentent les risques de cancer gastrique :
le RGO, qui entraîne des remontées de sucs gastriques vers l’œsophage. Il est dû à un mauvais fonctionnement de la valve située à la jonction de l’œsophage et de l’estomac. En irritant la zone, le RGO augmente en particulier le risque de cancer du cardia ;
le syndrome de Barrett (aussi appelé « œsophage de Barrett »), qui peut compliquer le RGO avec des lésions et des modifications cellulaires des tissus du cardia ;
la maladie de Biermer, une maladie auto-immune qui conduit à une atrophie de la muqueuse gastrique ;
des polypes gastriques, qui sont de petites excroissances bénignes qui se développent sur les muqueuses et peuvent se transformer en cancer ;
la maladie de Ménétrier, une maladie rare qui se caractérise par un épaississement des plis gastriques, des anomalies de la muqueuse et une diminution des sécrétions gastriques.
Un antécédent de chirurgie de l’estomac pour un ulcère gastrique peut aussi augmenter le risque de cancer sur le moignon gastrique (le morceau d’estomac conservé). Cependant, avec les progrès des traitements médicamenteux de l’ulcère gastrique obtenus au cours des deux dernières décennies, la chirurgie est aujourd’hui devenue très rare en France dans cette indication.


Les prédispositions familiales et les facteurs génétiques

On estime que le risque de développer un cancer gastrique est multiplié par deux ou trois lorsqu’un parent de premier degré (parents, frère, sœur) est ou a été atteint d’un tel cancer. Une prédisposition familiale serait ainsi impliquée dans 10 à 15 % des cas de cancers gastriques. Dans les familles les plus touchées, des anomalies génétiques peuvent être retrouvées. 

 

Elles sont impliquées dans 1 à 3 % des cancers de l’estomac, particulièrement chez les sujets jeunes (avant 40 ans) :
• le cancer diffus héréditaire est un cancer gastrique rare causé dans la majorité des cas par la mutation du gène CDH1 qui aboutit à une perte d’une protéine, l’E-cadhérine, impliquée dans le processus d’adhésion entre les cellules. Il concerne 5 à 10 naissances sur 100 000 ;
d’autres cancers gastriques rares surviennent dans le cadre de syndromes de prédisposition aux cancers, notamment digestifs, comme :
- le syndrome de Lynch, encore appelé HNPCC (Hereditary Non Polyposis Colorectal Cancer Syndrom), lié à des mutations de gènes contrôlant la réparation de l’ADN (MisMatch Repair ou MMR),
- le syndrome de Peutz-Jeghers (mutation du gène STK11/LKB1),
- la polypose juvénile (mutation des gènes SMAD4 ou BMPRA1),
- la polypose adénomateuse familiale (mutation du gène APC),
- la polypose associée à MUTYH (mutation du gène MUTYH),
- le syndrome de Li-Fraumeni (mutation du gène TP53), etc.

 

Prédisposition génétique liée à une mutation du gène CDH1

Bien que très rare, la mutation du gène CDH1 est désormais recherchée en France chez toute personne qui pourrait avoir une prédisposition génétique aux cancers du tube digestif. Si elle est retrouvée, une surveillance régulière par endoscopie dans un centre expert ou une ablation préventive de l’estomac (gastrectomie) peut être recommandée au patient.

Ce dossier a été réalisé avec le concours du Pr Julien Taieb et du Pr Aziz Zaanan, gastro-entérologues et oncologues digestifs à l’Hôpital européen Georges Pompidou (Paris).  


Pour en savoir plus sur les avancées de la recherche sur le cancer.