L’estomac fait partie du système digestif. C’est un organe en forme de sac d’une contenance de 1,5 litres, situé dans la partie supérieure de l’abdomen. 

L’estomac :
• assure le stockage et le malaxage des aliments mastiqués provenant de la bouche et l’œsophage ;
• produit des sucs digestifs, des substances liquides qui permettent la fragmentation et la digestion des aliments ainsi que l’assimilation des nutriments. Dans ces sucs gastriques, on retrouve de l’acide chlorhydrique, des enzymes ainsi qu’une substance appelée « facteur intrinsèque gastrique » qui favorise l’absorption de la vitamine B12, nécessaire pour la fabrication
des globules rouges.

Dans l’estomac, les aliments sont broyés et mélangés aux sucs gastriques pour être réduits en « bouillie ». Le bol alimentaire est ensuite progressivement libéré dans le duodénum, c’est-à-dire dans la première partie de l’intestin grêle où la digestion se poursuivra.

L’estomac est schématiquement divisé en quatre régions :
• le cardia, qui est la zone de jonction entre l’œsophage et le reste de l’estomac. Il se ferme lorsque l’estomac est plein pour empêcher son contenu de refluer vers l’œsophage ;
• le fundus, qui correspond au renflement supérieur de l’estomac et contient toujours de l’air ;
• le corps de l’estomac proprement dit ;
• l’antre qui forme l’extrémité inférieure de l’estomac. Elle se termine par le pylore, un sphincter (anneau musculaire permettant d’ouvrir et fermer l’extrémité
d’un organe) qui s’ouvre et se ferme automatiquement pour assurer la vidange de l’estomac : il laisse régulièrement passer de petites quantités du bol alimentaire vers le duodénum.

La paroi de l’estomac est constituée de plusieurs couches de tissus :
• la couche muqueuse, la plus interne, sécrète les sucs gastriques ;
• la couche sous-muqueuse comporte les vaisseaux sanguins, les vaisseaux lymphatiques et les nerfs nécessaires au fonctionnement de l’estomac ;
• la couche musculaire permet à l’estomac de se contracter pour assurer ses fonctions ;
• la couche séreuse, externe, délimite les contours de l’estomac.

Il existe plusieurs types de cancers de l’estomac qui se distinguent en fonction de la nature des cellules dont ils sont originaires.
Dans 90 % des cas, les cancers de l’estomac sont des adénocarcinomes, qui se développent à partir de cellules de la couche superficielle de la muqueuse, au niveau des glandes qui sécrètent les sucs gastriques.

Bien plus rarement, un cancer situé au niveau de l’estomac peut correspondre à :
• une tumeur stromale gastro-intestinale (ou GIST), une tumeur conjonctive (sarcome) qui peut se développer dans l’estomac mais aussi dans les intestins ou le rectum, à partir de cellules de la couche musculeuse ;
• un lymphome gastrique du MALT (mucosa-associated lymphoid tissue) qui se développe à partir de globules blancs infiltrant l’estomac, notamment en présence d’une infection par la bactérie Helicobacter pylori ;
• une tumeur endocrine gastrique, c’est-à-dire naissant à partir de cellules de glandes sécrétant certaines hormones, au sein de la muqueuse de l’estomac.

On différencie aussi les cancers de l’estomac selon la région dans laquelle ils se développent :
• les tumeurs du cardia (ou de la jonction œsogastrique) ;
• les tumeurs du reste de l’estomac (« non cardia »).
Les tumeurs du cardia ont des points communs avec les tumeurs « non cardia », mais elles ont des facteurs de risque, des caractéristiques et des
traitements qui peuvent être différents. Par ailleurs, elles sont classées selon leur localisation précise au niveau de la jonction entre l’œsophage et l’estomac
(selon la classification dite « de Siewert »), celles placées le plus haut étant traitées comme des cancers de l’œsophage.

Les cancers de l'estomac en chiffres

On estime que les cancers de l’estomac représentent 3 % de l’ensemble des cancers. En France, environ 6 500 nouveaux diagnostics de cancer de l’estomac ont été rapportés en 2018. Ces cancers entraînent près de 4 300 décès par an. Ils sont généralement retrouvés chez les plus de 50 ans, en particulier les plus de 65 ans, et touchent plus fréquemment la population masculine (environ 2/3 d’hommes). En 1980, 8 900 diagnostics de cancers gastriques étaient signalés : leur nombre annuel régresse grâce à la diminution de notre exposition à certains facteurs de risque tels que le sel, la bactérie Helicobacter pylori, le tabac. Le taux de survie à 5 ans de ce cancer s’est également amélioré en 25 ans, passant de 25 % en 1990 à 31 % en 2015.
À noter toutefois que parmi les cancers gastriques, les cancers du cardia augmentent depuis les années 1970 et atteignent notamment des personnes plus jeunes, de moins de 50 ans. Cette augmentation serait liée au tabagisme, à la « malbouffe » et à l’obésité qui augmentent les reflux gastro-œsophagiens (RGO) et l’inflammation, voire à la prise excessive de certains médicaments comme les antibiotiques ou les antiacides qui entraîneraient des perturbations du microbiote gastrique. 

Ce dossier a été réalisé avec le concours du Pr Julien Taieb et du Pr Aziz Zaanan, gastro-entérologues et oncologues digestifs à l'Hôpital européen Georges Pompidou (Paris).