Back to top
Intro donation

Contribuer

à la recherche sur le cancer

Contribuer à la recherche sur le cancer :

Contribuer à la recherche sur le cancer :

Don ponctuel
Don mensuel
Punctual donation buttons
regular_donation

Les cancers de l'ovaire

Cancers de l'ovaire : les facteurs de risque

Certaines caractéristiques individuelles et certains comportements augmentent le risque de survenue de cancers. Dans le cas d’un cancer de l’ovaire, les principaux facteurs de risque identifiés sont l’avancée en âge et l’hérédité. Le rôle des hormones féminines est davantage discuté par les spécialistes.

L'âge

Les cancers se développent à partir de cellules qui ont accumulé des altérations génétiques (ou mutations) au fil du temps.

Une femme âgée, dont les cellules ont donc acquis un grand nombre de mutations, a plus de risques de développer un cancer de l’ovaire qu’une femme jeune. L’âge moyen au diagnostic est de 65 à 68 ans.


Les prédispositions génétiques et héréditaires

Certaines anomalies génétiques favorisent la survenue d’un cancer de l’ovaire épithélial et peuvent être transmises de façon héréditaire, de parent à enfant.

Pour en savoir plus

On estime que 15 à 20 % des femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire sont porteuses d’une altération ou d’une mutation des gènes BRCA (BReast CAncer), BRCA1 ou BRCA2. Ces gènes sont normalement impliqués dans les mécanismes de détection et de réparation des dommages que peut subir l’ADN. Lorsqu’ils sont anormaux, ces mécanismes sont défaillants. Ils ne peuvent plus corriger des altérations cellulaires pouvant mener à un cancer de l’ovaire, mais aussi du sein – cette prédisposition est appelée le « syndrome seins-ovaires » – et d’autres cancers, notamment du pancréas.

Alors qu’une femme sans anomalie génétique a 1 % de risque de cancer de l’ovaire, une femme présentant une mutation du gène BRCA1 a ainsi un risque d’environ 15 à 45 % (selon les études) de développer un cancer épithélial ovarien vers 50 ans. Dans le cas d’une mutation de BRCA2, le risque est de l’ordre de 15 à 20 % et augmente à partir de 55 ans. D’une manière générale, les femmes porteuses d’une mutation de BRCA déclarent un cancer de l’ovaire à un plus jeune âge que celles qui ne sont pas porteuses. D’autres anomalies plus rares nuisant à la réparation de l’ADN favorisent également le cancer de l’ovaire, comme la mutation du gène RAD51 ou une instabilité génomique (système MMR ou MisMatch Repair) que l’on retrouve notamment dans le syndrome de Lynch, une maladie génétique qui prédispose à plusieurs cancers dont le cancer colorectal et le cancer de l’endomètre.

Recherche de prédisposition génétique et surveillance des femmes à risque
La recherche d’une prédisposition au cancer de l’ovaire peut être envisagée chez les femmes à risque, par exemple dont la famille proche a une mutation d’un gène BRCA (cette mutation pouvant être portée et transmise également par les hommes de la famille) ou compte des personnes ayant été touchées par des cancers des ovaires, du sein (en particulier à un jeune âge ou chez un homme) ou de l’endomètre. Une mutation BRCA augmente aussi le risque de développer un cancer du pancréas ou de la prostate chez l’homme. Il est donc important de prendre en compte aussi ces cas dans
l’évaluation du risque familial de cancer de l’ovaire.

Le médecin peut demander l’avis d’un spécialiste de la génétique du cancer (consultation d’oncogénétique). L’oncogénéticien sera chargé d’évaluer, en fonction de la situation médicale et familiale, la pertinence d’un test génétique destiné à détecter l’anomalie suspectée. Plusieurs autres altérations génétiques différentes peuvent être recherchées. En 2019, plus de 4 200 consultations génétiques dédiées aux cancers de l’ovaire (et plus de 61 000 au syndrome seins-ovaires) ont été réalisées en France.

Une prise en charge particulière est proposée aux femmes chez qui une anomalie génétique prédisposant au cancer de l’ovaire est identifiée. Malheureusement, les outils de dépistage du cancer de l’ovaire (examen gynécologique, échographie pelvienne, dosage du CA-125 [Cancer Antigen 125]) sont peu performants, et ne sont donc pas recommandés en dépistage. Il est recommandé aux femmes à risque génétique élevé, à partir de 40 ou 45 ans, une chirurgie préventive qui consiste à retirer les trompes et les ovaires.

Si aucune mutation n’est mise en évidence, cela ne signifie pas que le surrisque n’existe pas car une occurrence plus importante de cancers dans la famille peut être liée à une altération génétique encore inconnue des spécialistes. Une surveillance adaptée sera proposée au cas par cas.


Les facteurs hormonaux

L’histoire hormonale de la femme a une influence sur le risque de cancer de l’ovaire. En effet, plus il y a de cycles ovariens tout au long de la vie, plus le risque d’accumulation d’erreurs de l’ADN des cellules ovariennes s’élève. Les études épidémiologiques suggèrent ainsi qu’un grand nombre de grossesses, l’utilisation de contraceptifs oraux ou l’allaitement – qui réduisent le nombre d’ovulations durant la vie – diminueraient le risque de cancer ovarien.

À l’inverse, la nulliparité (le fait de ne jamais avoir été enceinte), une puberté précoce (avant 8 ans) ou une ménopause tardive (après 55 ans) sont des facteurs de risque de cancer ovarien. La prise prolongée d’un traitement hormonal de la ménopause (THM) ou traitement hormonal substitutif (THS) pourrait être associée à un surrisque de ce cancer (voir encadré ci-dessous).

À noter que la ligature des trompes, une méthode de contraception consistant à « fermer » les trompes de Fallope afin d’empêcher la fécondation, diminue le risque de cancer de l’ovaire. Un certain nombre de cancers de l’ovaire seraient en fait d’origine tubaire (originaire de la trompe), ce qui peut également expliquer cet effet protecteur.

Un usage précautionneux des traitements hormonaux substitutifs

Les traitements hormonaux de la ménopause (THM) peuvent être prescrits aux femmes pour atténuer les symptômes gênants de la ménopause (bouffées de chaleur, suées nocturnes, sécheresse vaginale, problèmes urinaires…) et pour prévenir la perte osseuse (ostéoporose) chez les femmes à risque de fracture. Ils sont composés d’hormones de synthèse – œstrogènes et progestatifs – qui remplacent les hormones naturelles dont la production chute fortement après la ménopause. Les études scientifiques récentes suggèrent que la prise de THM est associée à une augmentation modérée du risque de cancer de l’ovaire. Ainsi, chez les femmes utilisant un THM pendant 5 ans à partir de la cinquantaine, on compterait 1 cas supplémentaire de cancer de l’ovaire pour 1 000 utilisatrices. Le niveau de risque étant lié à la durée de prise, l’indication du THM doit être réévaluée chaque année, selon le profil et les symptômes de chaque femme, afin de ne pas prolonger la durée du traitement s’il n’est plus nécessaire.


Mode de vie et environnement, des facteurs de risque à l’étude

Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), près de 9 % des cancers de l’ovaire recensés en 2015 pourraient être attribués au mode de vie, aux expositions professionnelles et à l’environnement.

Des études suggèrent notamment que l’obésité augmenterait faiblement le risque de cancer de l’ovaire. Quant au tabagisme, il favoriserait les tumeurs mucineuses de l’ovaire.

Enfin, certains environnements exposant les femmes à des toxiques et polluants (industrie de l’amiante, bâtiment, industrie automobile, industrie du caoutchouc, agriculture…) pourraient engendrer un léger surrisque de cancer, mais les premières données à ce sujet doivent encore être confirmées par les chercheurs.

 

 

Ce dossier a été réalisé avec le concours du Professeur Isabelle Ray-Coquard, oncologue médicale au Centre Léon Bérard (Lyon) et du Docteur Christine Rousset-Jablonski, gynécologue médicale, Centre Léon Bérard (Lyon) et Centre Hospitalier Lyon Sud.