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Apaiser les douleurs du cancer

Quand les traitements mettent le corps à l’épreuve

La maladie, les thérapies anti-cancer ainsi que les soins quotidiens peuvent générer des douleurs physiques en altérant les tissus ou les nerfs. Des maux qui, souvent, ont aussi un impact sur le moral.

La douleur, un symptôme très fréquent du cancer

Plus de 50 % des patients traités pour un cancer confient avoir mal. Et près de quatre sur dix rapportent des douleurs modérées à intenses, et ce quel que soit le type de maladie cancéreuse et son stade1,2,3,4. Pour 90 % des patients concernés, celles-ci ne parviennent pas à être soulagées. En cause : la sous-estimation de la douleur ou la connaissance parfois parcellaire des différentes douleurs par certains médecins, une prescription d’antalgiques inadaptée, ou encore la difficulté des patients à en parler… Pourtant, les traitements actuels, médicamenteux ou non, permettent très souvent d’atténuer ces douleurs invalidantes et d’améliorer considérablement la qualité de vie.

Halte aux idées reçues

L’intensité de la douleur n’est ni un témoin de la maladie ou de son évolution, ni un signe de gravité. En revanche, elle peut jouer un rôle d’alarme. Parlez-en à votre oncologue, médecin traitant ou aux infirmier·e·s, dès qu’elle apparaît. Ne la laissez pas s’installer ! Une douleur persistante est inutile. Elle affecte le moral, la qualité de vie, et menace l’efficacité des traitements anti-cancer.

Une conséquence de la maladie mais aussi des traitements

Dans la grande majorité des cas, les douleurs sont liées au cancer lui-même. En se développant, la tumeur et les métastases peuvent empêcher le bon fonctionnement des organes et les fragiliser. Les métastases osseuses vont, par exemple, favoriser les fractures, tandis que les tumeurs ORL entraînent de fortes douleurs à la déglutition. De même, les masses cancéreuses logées dans l’appareil digestif causent des douleurs abdominales. En exerçant une pression sur la moelle épinière ou en envahissant le cerveau, le cancer peut aussi causer des douleurs neuropathiques. Les soins quotidiens et les thérapies anticancéreuses sont aussi potentiellement sources de souffrance.
 

Témoignage // Noémie, 42 ans

« Atteinte d’un cancer fulgurant il y a 10 ans, mes traitements ont été réalisés dans l’urgence. Mes médecins n’ont pas pris le temps de m’expliquer les effets secondaires et les douleurs qu’ils pouvaient induire. Si j’avais été mieux préparée, je crois que je les aurais plus facilement supportés et je vivrais mieux les séquelles aujourd’hui. »

À l’issue d’une INTERVENTION CHIRURGICALE, il est normal que des douleurs surviennent dans la région opérée. Ces maux aigus doivent être prévenus et traités. Ils disparaissent généralement une fois que le corps a cicatrisé. Mais il arrive que des douleurs post-opératoires persistent si, par exemple, des fibres nerveuses ont été altérées pendant l’intervention. Ces séquelles peuvent survenir des semaines ou des mois après l’opération.

Il en va de même des CHIMIOTHÉRAPIES, notamment celles à base de taxanes et de dérivés du platine, car elles sont toxiques pour les terminaisons nerveuses des mains et des pieds. Les chimiothérapies peuvent aussi induire une inflammation des muqueuses de la bouche (mucites, aphtes, sensations de brûlures…), ce qui gêne l’alimentation. La RADIOTHÉRAPIE est également susceptible de provoquer des douleurs neuropathiques et inflammatoires. L’HORMONOTHÉRAPIE – en particulier les antiaromatases – est aussi très fréquemment responsable de douleurs musculaires et articulaires.

Enfin, les traitements innovants du cancer (IMMUNOTHÉRAPIE, THÉRAPIES CIBLÉES) font l’objet d’une surveillance particulière car ils pourraient entraîner des effets secondaires nouveaux. Des atteintes cutanées douloureuses ont été constatées avec certaines thérapies ciblées. Quant à l’immunothérapie, une inflammation des nerfs, des maux de tête et des douleurs dans les muscles, les os et les articulations ont été rapportés par des patients. Néanmoins, pour le moment, aucun lien direct n’a pu être établi entre ces thérapies et ces symptômes.

Ajoutés aux traitements et à leurs effets secondaires, les allers-retours entre le domicile et l’hôpital sont également source d’une grande fatigue qui entretient les douleurs et les rend moins supportables. Mais tout comme la douleur, la fatigue peut et doit être prise en charge. Parlez-en avec votre médecin.
 

Avis d'expert // Dr Antoine Lemaire
Oncologue médical spécialiste de la douleur, et chef du Pôle Cancérologie et Spécialités Médicales du Centre Hospitalier de Valenciennes

« La douleur du cancer peut être qualifiée de multimorphe car elle se transforme tout au long du parcours de soins. L’origine des douleurs évolue au cours du temps, elles peuvent aussi s’entremêler, ce qui complexifie la prise en charge. Cet aspect doit être pris en compte afin d’adapter rapidement les traitements de la douleur et d’éviter que cette dernière ne s’installe et ne se chronicise. C’est pour cette raison que la plainte douloureuse ne doit jamais être minimisée, et sa prise en charge, qui fait partie intégrante des soins de support, doit démarrer en même temps que les traitements anticancéreux. La littérature scientifique démontre que prendre en charge la douleur allonge l’espérance de vie des malades tout en améliorant leur qualité de vie. Cela est loin d’être négligeable. »


1. Prevalence of pain in patients with cancer: a systematic review of the past 40 year, Annals of Oncology, 2007

2. La douleur en cancérologie, Institut national du cancer, 2011.

3. Update on Prevalence of Pain in Patients With Cancer: Systematic Review and Meta-Analysis, Journal of pain and Symptom management, 2016

4. Données épidémiologiques sur la douleur du cancer en France. Évolution sur deux décennies de la prévalence et de l’intensité de la douleur chez les malades atteints de cancer, Douleurs et Analgésie, 2013

 

Ce dossier a été réalisé en collaboration avec Rose Magazine et avec l'aide du Dr Sophie Laurent, responsable du Centre d’évaluation et de traitement de la douleur de l’Institut Gustave Roussy à Villejuif, du Dr Antoine Lemaire, chef du Pôle Cancérologie et Spécialités Médicales du Centre Hospitalier de Valenciennes, de Nathalie Ferrand, infirmière coordinatrice à l’Institut Daniel Hollard à Grenoble et du Pr Serge Perrot, responsable du Centre de lutte contre la douleur de l’Hôpital Cochin à Paris.