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14 avril 2024

Pour anticiper les risques de second cancer, ne pas négliger la piste génétique

Des travaux menés auprès de deux grandes cohortes américaines indiquent que des marqueurs génétiques pourraient aider à mieux évaluer le risque de survenue d’un second cancer chez les personnes ayant survécu à un cancer dans leur enfance.

C’est la double peine qu’il faut à tout prix éviter : les données épidémiologiques sont claires, pour les personnes qui, dans leur enfance, ont déjà dû faire face à un cancer, le risque d’avoir un second cancer est plus important que celui d’en développer un premier dans la population générale. Les causes de ce surrisque sont multiples et encore insuffisamment connues, mais on sait que certains traitements ou certaines localisations cancéreuses sont plus fortement associés à un risque de second cancer à long terme. Mais la variabilité de ce risque, d’une personne ou d’une situation à l’autre, limite la mise en place d’une surveillance optimale des anciens patients. Pour y voir plus clair, des chercheurs américains ont voulu savoir si le patrimoine génétique des personnes qui avaient survécu à un cancer dans leur enfance pouvait avoir un lien avec leur niveau de risque de développer un second cancer.
Mais pour explorer le génome de quelques 11 000 personnes que comptent les deux grandes cohortes américaines de survivants de cancers pédiatriques, mieux valait ne pas chercher « au hasard »… Les investigateurs ont donc restreint leurs recherches en posant une question : est-ce que des indicateurs génétiques - que l’on sait être associés au risque de survenue de certains cancers dans la population générale – sont aussi pertinents dans cette population plus spécifique des personnes ayant survécu à un cancer pédiatrique ?

Des indicateurs génétiques clairs

Plusieurs de ces indicateurs ont donc été passés au crible, qu’il s’agisse de scores génétiques associés à un risque de différents cancers de la peau, de cancer du sein, de la thyroïde ou de cancer colorectal. Dans tous les cas, sauf pour le risque de cancer colorectal, ces scores génétiques mis au point en population général étaient aussi prédictifs d’un surrisque de seconds cancers chez les anciens patients. Pour les carcinomes basocellulaires, par exemple, le score permettait d’identifier des anciens patients chez qui le risque était multiplié par 2,7 de développer un tel cancer de la peau. Un autre score permettait d’identifier un groupe à risque de mélanome doublé.
Pour les cancers du sein et de la thyroïde, mêmes résultats, avec des groupes de patients associés à un risque multiplié par 1,5 et 2,3, respectivement.

Le poids de la radiothérapie

Enfin, les chercheurs se sont focalisés sur des groupes de patients qui avaient été exposés à des radiothérapies, approches thérapeutiques dont on sait qu’elles peuvent être associées à un surrisque de seconds cancers. Là encore, les résultats ont été marquants pour les carcinomes basocellulaires et les cancers du sein et de la thyroïde. Dans le cas des carcinomes basocellulaires, l’effet combiné des deux facteurs de risque était plus important que la simple addition des deux facteurs de risque considérés séparément : un score génétique élevé multipliait par 2,7 le risque, une irradiation intense le multipliait par 12, mais le risque chez les anciens patients dont le score génétique est élevé ET qui ont reçu une forte irradiation thérapeutique dans l’enfance était multiplié par 18,3 !

Etablis grâce au suivi de grandes cohortes regroupant plus de 11 000 anciens patents, ces résultats robustes contribueront probablement à adapter les recommandations de suivi et de prise en charge des anciens patients, un enjeu de santé publique croissant étant donnés l’importante progression de la survie des jeunes patients, depuis plusieurs décennies.
 

Dès 2014, un grand projet mené en France pour anticiper et dépister les seconds cancers après un cancer guéri dans l'enfance

Comment estimer l’impact sur la santé à l’âge adulte d’un cancer soigné durant l’enfance ou l’adolescence ? Comment améliorer les pratiques afin de limiter les séquelles des traitements et proposer un suivi adapté à ces personnes ?

En savoir plus sur le projet porté par Florent de Vathaire et Charlotte Demoor-Goldschmidt

85%

Survie à cinq ans moyenne des cancers pédiatriques

2 300

cas de cancers, chaque année, chez les enfants de 0 à 17 ans

990 000 €

Le montant alloué au projet mené par Florent de Vathaire et Charlotte Demoor-Goldschmidt

 


R.D.

Sources:

Gibson, T.M. et al; Polygenic risk scores, radiation treatment exposures and subsequent cancer risk in childhood cancer survivors; Nature Medicine; 7 mars 2024.

Des scores de risque génétique pour identifier les survivants de cancer pédiatrique à haut risque de second cancer; APMnews; 8 mars 2024


Pour en savoir plus sur les avancées de la recherche sur le cancer.