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Bien s'alimenter

Comment mieux manger ?

Si votre alimentation ne vous permet pas de conserver un équilibre énergétique optimal, différentes solutions peuvent vous aider.

La prise en charge nutritionnelle

Une consultation de diététique, individuelle et gratuite, pourra être prescrite par votre oncologue, avant, pendant et après les traitements. En principe, l’établissement dans lequel vous êtes suivi dispose d’un diététicien spécialisé en oncologie. Au cours de la consultation, le diététicien réalisera un bilan nutritionnel et vous proposera une prise en charge adaptée. Dans ce bilan, tous les paramètres de la dénutrition seront recherchés, puis transmis au médecin, qui établira une prescription. C’est au diététicien que revient ensuite la transcription de la prescription, c’est-à-dire la traduction quotidienne dans vos menus (en termes de quantité et de nature d’aliments, de compléments et de suppléments) des apports nutritionnels indiqués par le médecin en fonction des besoins évalués.

En dehors de l’établissement dans lequel vous serez suivi, le diététicien joue aussi un rôle important pour la continuité des soins, en amont et en aval, avec les hôpitaux relais, les soignants de ville et les services à domicile.

Les bons gestes à adopter à la maison

Continuer de bien manger quand on est malade passe par la mise en oeuvre de solutions culinaires simples, saines et rapides qui permettent de conserver le plus longtemps possible le plaisir d’être à table. N’hésitez pas à solliciter vos proches, souvent plus ravis que vous ne l’imaginez de se montrer utiles. « D’une manière générale, il convient de suivre les recommandations de l’Institut national du cancer (INCa - Nutrition et prévention primaire des cancers, juin 2015), indique le Dr Mathilde Touvier*. Donc, consommer au moins 5 portions de fruits et légumes par jour, des fibres alimentaires en abondance, 3 produits laitiers, pratiquer une activité physique, maintenir un poids normal et, si possible, allaiter pour se protéger du cancer du sein. A contrario, il faut consommer le moins d’alcool possible (pas plus d’un verre par jour, de temps en temps), moins de 500 g de viande rouge par semaine (alterner avec la volaille, le poisson et les oeufs), moins de 50 g de charcuteries par jour, réduire le sel, les aliments salés et les aliments très caloriques (chips, viennoiseries, fritures…), ainsi que les boissons sucrées, et éviter la sédentarité. »

Enrichir votre alimentation

Quand l’appétit n’est pas au rendez- vous, pensez à rendre chaque pause culinaire plus gourmande, plus riche…

 

Dans les soupes et purées : Ajoutez du lait en poudre, du lait entier, un jaune d’oeuf, un sachet de poudre de protéine (en pharmacie), du beurre, de la crème fraîche…

 

Dans les compotes, mousses, crèmes : Incorporez du blanc d’oeuf battu en neige ou un sachet de poudre de protéine.

 

Pour les grignotages salés et sucrés : Prévoyez des dés de jambon, de poulet ou de fromage, crème de gruyère, fromage frais à tartiner, cubes d’omelette froide aux herbes… Côté sucrés, pensez aux compotes de fruits, yaourts, petits suisses, fruits secs et oléagineux, barres de céréales, crème aux oeufs, gâteau de riz ou de semoule, chocolat noir…

 

Pour une pause réconfort : Redécouvrez le lait de poule. Dans un bol de lait entier, fouettez 3 cuillères à soupe de lait en poudre + 2 jaunes d’oeufs + parfum (vanille, chocolat, cannelle, curcuma…) + 1 cuillère à café de sucre roux ou de miel.

Quid des compléments nutritionnels et alimentaires ?

« La consigne officielle, c’est d’éviter toute complémentation, hors prescription médicale, car pour l’instant, les études sont trop limitées pour recommander une complémentation systématique, indique le Dr Touvier. Or, les premiers résultats de l’étude NutriNet-Santé montrent que 55 % des patients atteints de cancer ont pris au moins un complément alimentaire depuis leur diagnostic, 18 % d’entre eux avaient une pratique de prise considérée comme « à risque », et pour 35 % des compléments alimentaires déclarés, aucun professionnel de santé n’était au courant. »

Ces compléments alimentaires sont vendus sans ordonnance sous la forme de gélules, pastilles, comprimés, ampoules ou encore sachets de poudre. « Il y a encore trop peu d’études et de réponses sur les effets secondaires à long terme de ces produits, poursuit le Dr Touvier. On sait qu’ils peuvent interférer de façon indésirable avec la prise de certains médicaments. On recommande également aux patients atteints ou à risque de cancers hormono-dépendants d’éviter ceux à base de phyto-oestrogènes. En outre, les compléments alimentaires à base de produits naturels comme le gattilier, la DHEA, le trèfle rouge, la luzerne, le soja, l’igname sauvage, le cohosh noir, l’huile de lin et l’échinacée seraient contre-indiqués chez les patients atteints de cancers gynécologiques, du sein, de la prostate, des testicules ou de leucémies. Chez les fumeurs, le bêta-carotène consommé à forte dose sous forme de complément alimentaire AU MENU n’a plus d’effet antioxydant, mais augmente au contraire l’incidence des cancers du poumon et de l’estomac, en devenant pro-oxydant en présence de fumée de tabac. »

Il arrive toutefois, dans certains cas bien particuliers, que le médecin prescrive des compléments nutritionnels oraux, riches en protéines et en énergie. Ces aliments diététiques, le plus souvent sous formes de boissons, crèmes desserts, potages, jus de fruits…, existent sous différentes contenances et différents parfums. Mais le plus souvent, une alimentation variée suffit et s’avère plus efficace.

La nutrition artificielle, si nécessaire

Si, durant une période, vous ne pouvez pas manger ou si vos apports alimentaires sont insuffisants, l’équipe médicale pourra vous proposer un soutien nutritionnel adapté, comme :

  • La nutrition entérale qui consiste à administrer des nutriments sous forme liquide dans le tube digestif par l’intermédiaire d’une sonde. Cette dernière peut être nasogastrique (du nez jusqu’à l’estomac, de diamètre de plus en plus réduit), de gastrostomie (au niveau de l’estomac via une petite ouverture - la stomie - réalisée dans l’abdomen) ou de jéjunostomie (via une stomie permettant d’accéder au jéjunum, une partie de l’intestin). Son avantage ? La nutrition entérale permet à l’appareil digestif de fonctionner et à la digestion de se poursuivre normalement.
  • La nutrition parentérale en cas d’impossibilité ou d’échec de la nutrition entérale. Les substances nutritives sont alors directement administrées par voie veineuse centrale, parfois jusqu’à apporter la totalité des besoins du patient. Avec cette méthode, le tube digestif n’est plus sollicité.
Du sport au menu

Selon l’enquête Podium* publiée en octobre 2016 par la Fédération nationale CAMI Sport et Cancer, 74 % des malades continuent à faire du sport malgré le cancer. De nombreuses études montrent qu’une activité physique adaptée, pratiquée de manière régulière, permet de réduire la fatigue, les effets secondaires et la toxicité des traitements anticancéreux, d’améliorer la qualité de vie mais également de limiter les risques de rechute et la mortalité. À condition d’être régulier et de pratiquer 150 minutes par semaine en 3 séances.

 

Avant d’amorcer tout programme, parlez- en avec votre médecin. Il saura vous orienter vers des spécialistes de l’activité physique adaptée.

 

*Source : Première enquête nationale sur les recommandations et les déterminants psychosociologiques et physiques de la pratique de l’activité physique en oncologie et en hématologie, effectuée en 2015 auprès de 1554 patients et de 894 soignants, dont 41% d’oncologues.

 

En savoir + : www.sportetcancer.com

 

Jeûne et cancer // « Nous ne disposons pas de données suffisantes »
Interview du Dr Bruno Raynard, Chef de l'unité transversale de diététique et de nutrition à Gustave Roussy (Villejuif) et président de l'Inter-Clan des centres de lutte contre le cancer

Quels sont les effets du jeûne, de la diète cétogène (régime pauvre en glucides et riche en lipides) ou de la restriction alimentaire avant une chimiothérapie ?

Aujourd’hui, les données dont on dispose proviennent presque exclusivement de modèles animaux. Certaines études ont notamment montré que chez des souris porteuses d’une tumeur cancéreuse, les restrictions caloriques pouvaient améliorer l’efficacité de la chimiothérapie. On constate que cette restriction entraîne une diminution de la glycémie, de l’insulinémie et d’autres hormones impliquées dans le métabolisme du sucre et dans la croissance tumorale (Insulin Growth factor 1). Ces paramètres contribuent à activer des voies stimulant la mort cellulaire chez les cellules tumorales. De plus, le jeûne ou la restriction calorique induisent une diminution des apports en protéines qui augmente la sensibilité des cellules tumorales aux drogues de chimiothérapie. Mais ces bénéfices ne sont pas retrouvés dans tous les modèles animaux.

Constatons-nous les mêmes résultats chez l’homme ?

Parmi la trentaine d’études actuellement en cours dans le monde sur le jeûne intermittent, la restriction calorique et le régime cétogène, une seule étude clinique contrôlée randomisée a été publiée (De Groot et al. BMC cancer 2015). Elle a montré qu’il n’y avait pas de différence au niveau des effets secondaires de la chimiothérapie entre le groupe soumis à un jeûne et celui qui ne l’était pas. Il s’agissait d’un petit effectif (13 patientes sous chimiothérapie pour un cancer du sein). Il est important de poursuivre les recherches pour affiner et approfondir les connaissances sur l’éventuel intérêt du jeûne chez les patients atteints de cancer.

Que répondez-vous aux patients tentés par le jeûne ?

Nous ne disposons pas de données suffisantes permettant de recommander ces régimes pour l’instant. L’introduction d’une période de jeûne ou de restriction calorique en pré-traitement, période durant laquelle les patients mangent presque normalement, serait probablement délétère sur l’état nutritionnel. Nous pensons que cela peut entraîner une perte de masse musculaire qui peut altérer le pronostic, augmenter le risque de toxicité des traitements, faire perdre des chances d’avoir un traitement efficace. Néanmoins, si, parmi mes patients, certains sont tentés par le jeûne et qu’il n’existe pas de contre-indication (diabète, dénutrition), je leur propose de les suivre « de près ».


* Chercheuse à l’Inserm (U1153) en épidémiologie nutritionnelle, axe « Nutrition – Compléments alimentaires – Cancer » et co-investigatrice de l’étude NutriNet-Santé.

Ce dossier a été réalisé avec le concours d'experts membres du Réseau National Alimentation Cancer Recherche (NACRe).


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