Les Prix Jeunes chercheurs
Les 25es Journées Jeunes Chercheurs en Cancérologie de la Fondation ARC se sont tenues les 18 et 19 novembre derniers à Paris. Elles ont réuni une centaine de jeunes chercheurs venus de toute la France pour présenter leurs travaux, échanger avec leurs pairs et nouer le dialogue avec les donateurs de la fondation. À l’issue de l’événement qui valorise l’excellence de la recherche dans nos régions, la Fondation ARC a décerné les prix Kerner de la vulgarisation scientifique et les prix Hélène Starck de la communication scientifique. Un palmarès qui, selon Éric Solary, président du conseil scientifique de la Fondation ARC, dessine une fois encore l’avenir de la recherche dans notre pays.
Margaux Lecacheur, doctorante au Centre méditerranéen de médecine moléculaire, Nice.
Dans la catégorie doctorat, Margaux Lecacheur a été récompensée pour ses travaux sur la mise en évidence d’un mécanisme original impliquant la rigidification des tumeurs dans la biologie du mélanome, cancer de la peau très agressif. Réalisés sous la direction de Sophie Tartare-Deckert au Centre méditerranéen de médecine moléculaire à Nice, ses travaux de thèse s’intéressent à une nouvelle piste thérapeutique pour contrer la résistance aux thérapies ciblées, auxquelles 50 % des patients atteints de ce cancer de la peau sont actuellement éligibles.
Annabelle Suisse, post-doctorante à l'Institut Curie, Paris.
Dans la catégorie post-doctorat, Annabelle Suisse a été récompensée pour ses recherches fondamentales sur la perte de chromosomes au cours du vieillissement des cellules souches chez la drosophile. Ses travaux menés avec l’équipe d’Allison Bardin à l’Institut Curie à Paris examinent les conséquences de ces modifications génétiques et visent aussi à apporter un nouvel éclairage sur la transformation d’une cellule souche saine en une cellule cancéreuse.
Lauréat du prix du jury, Alexandre Casanova, doctorant à l'Institut pour l’avancée des biosciences de La Tronche, a été récompensé pour la mise en évidence inédite d’un processus biologique à l’origine de la dissémination des cellules cancéreuses, en particulier dans les cancers du sein triple-négatifs. L’objectif de son travail de thèse, mené sous la direction de Nicolas Reynoird et de Pierre Hainaut à l’Institut pour l’avancée des biosciences à Grenoble, est de comprendre comment bloquer l’évolution métastatique de ces cancers de mauvais pronostic et obtenir ainsi une meilleure efficacité des traitements actuels.
Dans la catégorie Master 2 Recherche, Lucie Piram, médecin radiothérapeute au Centre de recherches en cancérologie de Toulouse, a été récompensée pour son remarquable travail d’analyse des résultats porteurs d’espoir d’un essai clinique associant la radiothérapie à l’immunothérapie pour traiter la rechute d’une tumeur cérébrale très agressive, le glioblastome. Mené sous la direction du docteur Soleakhena Ken et du professeur Elizabeth Moyal au Centre de recherches en cancérologie de Toulouse, son projet visait à extraire par des moyens informatiques et mathématiques des informations contenues dans l’imagerie médicale mais non visibles à l’œil nu. L’objectif de ce travail était de distinguer une progression tumorale, nécessitant une réorientation thérapeutique rapide, d’une pseudo-progression tumorale annonçant en réalité une efficacité du traitement.
Dans la catégorie doctorat, Ludovic Jondreville a été récompensé pour ses travaux au Centre de recherche des Cordeliers Paris, sur la leucémie lymphoïde chronique (LLC). Son travail de thèse, mené sous la direction de Florence Nguyen-Khac au Centre de recherche des Cordeliers à Paris, a montré comment une anomalie chromosomique dans les cellules leucémiques des patients peut induire une résistance à la chimiothérapie. Certains des mécanismes biologiques impliqués sont accessibles à des traitements ciblés, en synergie avec la chimiothérapie, offrant de nouvelles perspectives thérapeutiques pour les patients atteints de LLC.
Dans la catégorie post-doctorat, Marion Le Grand a été récompensée pour son projet proposant le repositionnement de médicaments afin d’identifier rapidement de nouvelles thérapies potentiellement actives contre des cancers pédiatriques, en particulier le neuroblastome. Au sein de l’équipe d’Eddy Pasquier au Centre de recherches en cancérologie de Marseille, elle s’appuie sur une base de données de cibles biologiques de diverses molécules thérapeutiques qu’elle a identifiées au préalable par des techniques robotiques. Son travail consiste à évaluer par des études précliniques l’intérêt de ces cibles biologiques pour développer des traitements plus efficaces contre les tumeurs des jeunes enfants.
Et le Prix spécial du Jury a été décerné à Florent Morfoisse, Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires, Toulouse. Lauréat du prix du jury, Florent Morfoisse étudie l’évolution du lymphœdème secondaire, pouvant survenir chez 20 % des patients atteints de cancer après une ablation des ganglions lymphatiques ou certaines chimiothérapies. Aujourd’hui chercheur Inserm à l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (I2MC) à Toulouse, il poursuit ses recherches initiées par un projet postdoctoral pour déterminer quels sont les mécanismes biologiques impliqués dans la fibrose invalidante induite par cette maladie. Pour la première fois, une intervention médicamenteuse pour prévenir ce trouble pourrait être proposée.