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Les cancers professionnels

Qu'est-ce qu'un cancer professionnel ?

Un cancer est dit « professionnel » lorsqu’il est la conséquence de l’exposition d’un travailleur à un facteur cancérigène sur son lieu de travail.

Entre 4 et 8,5 % des cancers ont une origine professionnelle, ce qui représente plus de 15 000 cas de cancers chaque année en France. Ils concernent des localisations variées : le poumon, la vessie, le larynx, la peau…

Dans la plupart des cas, un cancer est le résultat d’une combinaison  de plusieurs facteurs de différents types : facteurs héréditaires, comportementaux (tabac, alcool, alimentation…), environnementaux et/ou des facteurs liés au milieu professionnel. Les cancers dits professionnels résultent d’une exposition à certains produits ou à certains procédés dans le cadre de l’activité professionnelle. Ils apparaissent généralement 10, 20, voire 40 ans après cette exposition. Les patients sont alors le plus souvent à la retraite. D’un point de vue médical, rien ne permet  actuellement de différencier les cancers d’origine professionnelle de cancers ayant une autre origine : quelle que soit la nature du ou des facteurs qui ont déclenché un cancer, ils se manifestent et se développent de la même façon. Par exemple, un cancer du poumon présente les mêmes symptômes, qu'il soit associé à une exposition professionnelle à l’amiante ou à un tabagisme ancien.

Face à un patient atteint de cancer, le médecin ne pense pas systématiquement à une origine professionnelle. De leur côté, les patients ne savent pas toujours qu’ils ont été en contact avec des produits à risque ou ne s’en souviennent parfois plus. Enfin, certains patients ne connaissent pas suffisamment leurs droits en matière de reconnaissance des cancers d’origine professionnelle. Il en résulte que lorsqu’ils sont d’origine professionnelle, plus de 80 % des cancers du poumon et 80 % des leucémies ne sont pas reconnus comme tels ni indemnisés par les organismes de protection sociale.


Qui est concerné ?

Tout le monde est potentiellement concerné, en particulier les personnes exerçant ou ayant exercé des professions au contact de produits ou procédés susceptibles d’augmenter le risque de cancer. 

L’enquête nationale SUMER (surveillance médicale des expositions aux risques professionnels) indique que les ouvriers, les travailleurs de nuit et les salariés à contrats précaires, sont les plus concernés.

Selon l’institut national de recherche et sécurité (INRS), le risque de cancer professionnel est le plus élevé dans les secteurs de l’industrie du bois, de la métallurgie, de la chimie et plasturgie, du bâtiment et des travaux publics, et de l’activité minière. Les activités de maintenance, de nettoyage, de dépannage, le travail de désinfection en milieu hospitalier ou dans l’agroalimentaire, le travail dans un laboratoire d’anatomopathologie ou dans un laboratoire de recherche, notamment en cas d’exposition à la radioactivité, présentent aussi des risques potentiels.

Pour savoir si une activité professionnelle présente un risque, il faut analyser dans le détail ce à quoi elle expose : les agents manipulés et les procédés mis en œuvre. L’exposition peut être directe mais aussi indirecte, si le travail est effectué à proximité d’un poste qui expose à des substances ou agents cancérigènes.

Toutefois, les cancers liés à des expositions professionnelles peuvent être évités. Les employeurs ont le devoir de mettre en place toutes les mesures de sécurité possibles pour réduire au maximum les risques encourus par leurs salariés, en collaboration avec le médecin de santé au travail, et en conformité avec la réglementation en vigueur. Les salariés ont également un rôle important dans la prévention de l’exposition.

Les cancers professionnels en chiffres

En France, 4 à 8,5 % des cancers auraient une origine professionnelle. Cela représente 13 000 à 30 000 cas par an. Selon l’enquête nationale SUMER, on estime que 10,2 % des salariés sont exposés à un ou plusieurs facteurs cancérigènes sur leur lieu de travail. Cela représente 2,37 millions de personnes. Dans 70 % des cas, il s’agit d’ouvriers, dans 83,8 % ce sont des hommes.


Les cancers professionnels les plus fréquents

On estime que chez les hommes, ont une origine professionnelle :

  • 85 % des cancers de la plèvre (mésothéliomes) ;
  • 10 à 20 % des cancers du poumon ;
  • 7 à 40 % des cancers des fosses nasales et sinus (cancers orl) ;
  • 2 à 14 % des cancers de la vessie ;
  • 5 à 18 % des leucémies.

La recherche a également montré que des liens pouvaient exister entre d’autres types de cancers et certaines activités professionnelles : par exemple, les cancers de la peau peuvent avoir des causes professionnelles notamment chez les agriculteurs.

La proportion de cancers professionnels est plus faible chez les femmes. Une des raisons est qu’elles exercent moins fréquemment des métiers qui les exposent à des agents cancérigènes. De plus, à emploi et secteur équivalents, les tâches confiées aux hommes et aux femmes ne sont pas exactement les mêmes. Il est également possible que la reconnaissance des cancers professionnels soit encore moins évidente pour les femmes. en 2014, pour la première fois en France, le cancer de l’ovaire lié à l’amiante a été reconnu maladie professionnelle, ce qui suit l’avis de 2009 du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) qui soulignait la forte probabilité d’un lien entre la survenue de ce cancer et l’exposition à l’amiante.

L’organisation du travail a aussi un impact sur le risque de cancer. Cela a été démontré pour le travail de nuit. en 2012, une équipe de l’Inserm a montré que le risque de développer un cancer du sein augmentait d’environ 30 % chez les femmes ayant travaillé de nuit par rapport aux autres femmes. Cette étude française, nommée CECILE, a étudié le parcours professionnel de 1 200 femmes atteintes d’un cancer du sein entre 2005 et 2008. Le travail de nuit a été classé groupe 2A par le CIRC en 2007.

Les classifications des substances cancérigènes en fonction des risques

La classification de l’Union européenne ne porte que sur les cancérigènes chimiques qu’elle répartit en trois catégories :

  • catégorie 1 : substances cancérigènes pour l’homme ;
  • catégorie 2 : substances sur lesquelles on dispose de données qui suggèrent fortement un effet cancérigène, mais sans preuve formelle ;
  • catégorie 3 : substances dites « préoccupantes », sur lesquelles on dispose d’éléments suggérant un effet cancérigène possible, mais pas encore assez d’informations.

La classification du CIRC porte sur l’ensemble des agents cancérigènes dont elle distingue quatre catégories :

  • groupe 1 : cancérigènes avérés pour l’homme ;
  • groupe 2 : probablement cancérigènes (2a) ou possiblement cancérigènes (2b) pour l’homme ;
  • groupe 3 : non classables (manque de données) ;
  • groupe 4 : probablement non cancérigènes pour l’homme.

Seule la classification de l’Union européenne a une valeur réglementaire. Celle du CIRC permet de dresser un état des lieux des connaissances sur les effets d’un agent donné.


Ce dossier est le fruit d’un partenariat entre la Fondation ARC et la FNATH, Association des accidentés de la vie. Il a été réalisé avec le concours du Dr Béatrice Fervers, cancérologue et coordinatrice de l'Unité Cancer Environnement du centre Léon-Bérard (Lyon) et Julien Carretier, responsable de l'information des publics dans la même unité.