Les cancers des voies aérodigestives supérieures
Appelés aussi cancers ORL, les cancers des voies aérodigestives supérieures ou VADS représentent un ensemble de cancers qui touche, aujourd’hui encore, principalement les hommes.
Les voies aérodigestives supérieures (VADS) correspondent à la partie haute des appareils digestif et respiratoire.
Carrefour des voies utiles pour manger et respirer, les VADS regroupent un ensemble de conduits et de cavités également indispensables à la parole et l’olfaction.
Elle assure le passage des aliments depuis la bouche vers l’oesophage, puis l’estomac. Elle comprend la bouche (lèvres, langue, palais, gencives) et le pharynx, appelé couramment la gorge.
Le pharynx se divise en trois parties : le nasopharynx (fosses nasales), l’oropharynx (amygdales, voile du palais, luette, base de la langue) et l’hypopharynx (épiglotte, ouverture supérieure de l’oesophage). Il constitue la voie commune par laquelle les aliments et l’air passent. Outre la déglutition et la respiration, le pharynx est également impliqué dans la phonation (production des sons) et l’audition.
Elle permet le passage de l’air de l’extérieur vers les poumons, en passant par la trachée.
Elle comprend le nez et les sinus, le nasopharynx et le larynx. Le larynx, qui permet le passage de l’air inspiré vers les poumons, abrite les cordes vocales. L’éthmoïde, l’os situé au-dessus du nez entre les yeux, fait aussi partie des VADS.
Les cancers des voies aérodigestives supérieures représentent l’ensemble des cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, des sinus et de la face.
On les connaît aussi sous les désignations « cancers ORL » (pour oto-rhino-laryngologie) ou « cancers de la tête et du cou ». Il y a plus de trente localisations différentes au sein de la tête et du cou où une tumeur peut se développer.
Ce sont des cancers redoutés à cause des conséquences esthétiques et fonctionnelles de leurs traitements. Ils peuvent en effet avoir un impact majeur sur la capacité à s’alimenter, à respirer et à parler normalement. Plus de 90 % d’entre eux sont des carcinomes épidermoïdes1 : ce sont des cancers qui se développent à partir de cellules de la couche superficielle de la muqueuse des VADS. Les autres cancers des VADS sont des carcinomes indifférenciés, des adénocarcinomes ou encore des sarcomes.
1. D’après la Haute autorité de santé
Les cancers des VADS en France2
En 2018, environ 15 000 nouveaux cas de cancers des VADS ont été diagnostiqués en France, dont 70 % chez les hommes.
Les cancers VADS apparaissent le plus souvent entre 50 et 65 ans. La majorité des cancers des VADS est due au tabagisme et à la consommation d’alcool. Sachant que ces comportements à risque ont longtemps été plus fréquents chez les hommes, on comprend pourquoi l’incidence de cette maladie est, aujourd’hui encore, plus importante dans cette population. Cela dit, l’incidence chez les hommes diminue, tandis qu’elle augmente chez les femmes : cela s’explique par la hausse de consommation d’alcool et de tabac dans la population féminine. Par ailleurs, le risque de second cancer (toutes localisations confondues) est particulièrement élevé après un cancer lié à la consommation de tabac et/ou d’alcool : il est pratiquement multiplié par quatre après un cancer des VADS3.
2.Source : INCa
3.Estimation du risque de second cancer en France - Étude à partir des registres des cancers du réseau Francim, Inca- Invs, 2015, p. 8.
Ce dossier a été réalisé grâce au concours du Docteur Jérôme Fayette, médecin oncologue au centre de lutte contre le cancer Léon Bérard (Lyon), spécialiste des cancers ORL, du poumon, des sarcomes et GIST.
Pour en savoir plus sur les avancées de la recherche sur le cancer.