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Les cancers de l'estomac

Cancers de l'estomac : les espoirs de la recherche

Améliorer les traitements disponibles et mettre au point des stratégies thérapeutiques innovantes sont les objectifs majeurs des scientifiques impliqués dans la recherche sur les cancers de l’estomac et de la jonction œsogastrique.

La recherche sur les cancers de l’estomac est aujourd’hui très active, apportant des progrès inédits dans les connaissances sur ces tumeurs. Aujourd’hui, elle bénéficie également de technologies avancées et d’approches innovantes permettant la mise au point de médicaments anticancéreux de plus en plus sophistiqués. Les essais cliniques avec de nouvelles molécules ou des thérapies ciblées appliquées aux cancers de l’estomac se multiplient dans le monde. Dans ce contexte s’ouvrent pour les patients des perspectives prometteuses de traitements de plus en plus efficaces et personnalisés, quel que soit le stade de la maladie.

Améliorer les protocoles de traitement

Les chercheurs se penchent sur les meilleures associations de traitements (radiothérapie, chirurgie, chimiothérapie, thérapies ciblées, immunothérapie…) permettant d’améliorer les résultats thérapeutiques, d’allonger la survie, mais aussi de réduire les risques de récidive du cancer de l’estomac. L’objectif est d’identifier les protocoles les plus efficaces pour chaque tumeur, à chaque stade de la maladie et en fonction de la situation particulière au patient. Pour y parvenir, les chercheurs font varier des paramètres aussi différents que l’ordre dans lequel les traitements sont administrés, le type ou les doses de médicaments anticancéreux, leur combinaison, la durée des traitements, etc. Les règles établies sont toujours remises en question au bénéfice du malade. Par exemple, des études sont menées pour évaluer l’intérêt, sur la qualité de vie et la survie, de la chirurgie chez les patients ayant déjà un cancer de l’estomac au stade métastatique, ou encore des thérapies ciblées chez des patients encore à un stade localisé.


Vers de nouvelles thérapies ciblées

La découverte de caractéristiques moléculaires spécifiques aux cellules composant des tumeurs de patients atteints de cancers de l’estomac permet d’envisager de nouvelles thérapies ciblées. Par exemple, la claudine 18.2 est une protéine surexprimée dans un cancer gastrique sur trois, en particulier en cas de métastases. L’anticorps monoclonal zolbetuximab, qui cible la claudine 18.2, a montré récemment une amélioration de la survie chez des patients atteints d’adénocarcinomes de l’estomac et du cardia avancés non opérables ou métastatiques en association avec une chimiothérapie. De même, 20 à 30 % des tumeurs de l’estomac surexpriment la protéine issue du gène FGFR2 (récepteur 2 du facteur de croissance des fibroblastes). Des essais cliniques suggèrent que cibler cette protéine par un anticorps monoclonal spécifique, le bemarituzumab, améliorerait la survie. Des études de confirmation de phase III sont en cours, afin de valider ces résultats. D’autres cibles thérapeutiques font également l’objet de recherches. Par ailleurs, l’efficacité de thérapies ciblées utilisées pour d’autres indications est également testée pour le cancer de l’estomac, comme celle du tucatinib, employé pour traiter le cancer du sein, sur les tumeurs gastriques exprimant HER2.


L’immunothérapie en renfort

Pour les formes résécables de cancers de l’estomac, l’immunothérapie est actuellement testée en combinaison avec la chimiothérapie péri-opératoire par FLOT. Par ailleurs, en cas de tumeur gastrique avec instabilité microsatellitaire, l’immunothérapie a montré des résultats impressionnants, avec des rémissions même à des stades métastatiques non opérables. L’un des enjeux de la recherche porte également sur l’optimisation de l’immunothérapie pour le traitement des cancers gastriques par la combinaison avec la chimiothérapie ou des thérapies ciblées, par exemple les anti-angiogéniques. D’autres études portent sur des associations de deux immunothérapies pour traiter des cancers gastriques avancés.


Bientôt des thérapies par cellules CAR-T ?

Les thérapies par cellules CAR-T sont une forme d’immunothérapie consistant à prélever les propres globules blancs des patients, les modifier génétiquement pour les rendre plus efficaces contre certaines protéines exprimées par les cellules cancéreuses, puis à les réinjecter au patient. Aujourd’hui utilisées pour traiter les cancers du sang, elles sont également en cours d’évaluation pour les tumeurs dites « solides », incluant le cancer de l’estomac avec pour cible la claudine 18.2 , avec de premiers résultats encourageants.

Participer à un essai clinique

La plupart des pistes de recherche actuelles nécessitent la conduite d’essais cliniques. Il est fréquent que les médecins proposent à leurs patients de participer à ce type d’études. L’objectif est généralement de comparer un nouveau traitement au traitement de référence : il peut s’agir d’une nouvelle modalité chirurgicale, d’une nouvelle molécule, d’une nouvelle association de médicaments…


L’enjeu et les modalités de l’essai sont exposés au patient qui a le libre choix d’accepter ou de refuser d’y participer, tout en ayant la garantie d’être pris en charge avec la même qualité de soins. C’est à travers ce type d’études que les traitements actuels ont été rendus disponibles pour chaque malade.


Anticorps conjugués et anticorps bispécifiques

Les anticorps conjugués sont des anticorps monoclonaux combinés avec une molécule de chimiothérapie. Dans le cas des cancers métastatiques surexprimant la protéine HER2, le trastuzumab-deruxtecan a montré des résultats prometteurs ayant permis une autorisation d’accès précoce chez les patients en échec de traitement avec le trastuzumab. L’efficacité de ce traitement est en cours de validation dans un essai de confirmation de phase III. Par ailleurs, le zanidatamab, un nouvel anticorps bispécifique qui a la capacité de bloquer HER2 sur deux sites différents de cette protéine, est également en cours d’évaluation pour le traitement de cancers de l’estomac et de la jonction oesogastrique métastatique surexprimant la protéine HER2. Il existe de nombreux autres médicaments ciblant la protéine HER2 en cours de développement et utilisés en combinaison avec des molécules de chimiothérapie, des thérapies ciblées ou de l’immunothérapie.

La Fondation ARC et la recherche sur les cancers de l’estomac

Les projets de recherche sur les cancers gastriques soutenus par la Fondation ARC ont pour objectif de mieux comprendre les mécanismes biologiques de ces maladies, de faciliter leur diagnostic et leur pronostic, mais aussi de proposer aux patients des stratégies thérapeutiques innovantes, plus efficaces et mieux tolérées. De 2019 à 2023, 10 projets de recherche sur les cancers de l’estomac ont été financés par la Fondation ARC pour un montant dépassant 1,8 million d’euros. 

 

MIEUX COMPRENDRE LES MÉCANISMES BIOLOGIQUES DE LA MALADIE 

Acquérir de nouvelles connaissances sur les cancers de l’estomac est fondamental pour mieux lutter contre la maladie. Ainsi, des chercheurs soutenus par la Fondation ARC étudient comment une lésion précancéreuse de l’estomac peut se transformer en cancer, notamment en activant une voie de signalisation stimulant la prolifération cellulaire. D’autres travaux portent sur l’étude des mécanismes en cause dans le développement de cancers gastriques à la suite d’une infection par la bactérie Helicobacter pylori. Une équipe cherche à déterminer le rôle de certaines cellules des muqueuses digestives pouvant intervenir dans l’inflammation et la transformation maligne. D’autres chercheurs étudient comment l’injection de toxines directement dans les cellules de l’estomac, par certaines souches d’Helicobacter pylori, favorise le développement de tumeurs. Ces études peuvent, à terme, améliorer la prévention et la prise en charge des cancers de l’estomac. 

 

VERS L’AMÉLIORATION DU DIAGNOSTIC, DU PRONOSTIC ET DU SUIVI DES TRAITEMENTS 

Faciliter le diagnostic des cancers de l’estomac et le choix du bon traitement pour chaque patient est un enjeu crucial de la médecine de précision. La Fondation ARC soutient un projet de recherche qui étudie l’intérêt de la détection de l’ADN tumoral circulant dans le sang des patients. Cette méthode de pointe pourrait aider à identifier un risque accru de récidive après une chirurgie ou prédire l’inefficacité d’une chimiothérapie, afin de mieux adapter le traitement. Des scientifiques s’intéressent également à l’intérêt d’une protéine, Anterior-gradient 2 (AGR2), surexprimée dans les tumeurs de l’estomac et présente dans le sang des patients : elle pourrait être un marqueur diagnostique et pronostique de la maladie, voire une cible pour le développement d’anticorps ciblés contre cette protéine. 

 

CONTRER LES RÉSISTANCES AUX THÉRAPIES CIBLÉES ET AUX IMMUNOTHÉRAPIES

 Les thérapies ciblées et l’immunothérapie apportent de nouvelles solutions pour soigner différents types de cancers de l’estomac. Cependant, des résistances à ces traitements peuvent apparaître. En étudiant le micro-environnement de tumeurs de patients, des équipes cherchent à identifier certains mécanismes de ces résistances. Nous soutenons également des chercheurs qui essaient de décrypter la résistance au trastuzumab, indiqué dans certains cancers avancés ; d’autres qui s’intéressent à la résistance à l’immunothérapie, le traitement de référence des cancers gastriques avec instabilité microsatellitaire. Leurs découvertes pourraient permettre de contourner ces résistances ou de mettre au point des traitements plus efficaces. 

 

DE NOUVELLES CIBLES THÉRAPEUTIQUES ET COMBINAISONS DE TRAITEMENTS 

La recherche soutenue par la Fondation ARC s’attache à proposer aux patients de nouvelles stratégies thérapeutiques. Une équipe analyse l’intérêt de la protéine STARD3, présente sur les cellules cancéreuses, pour le traitement ciblé de cancers de l’estomac qui surexpriment la protéine HER2. Des chercheurs explorent également les dérégulations de cellules immunitaires, les phagocytes mononucléés, qui pourraient représenter une cible pour le développement d’immunothérapies du cancer de l’estomac. Enfin, une équipe évalue l’efficacité et la tolérance de l’association d’une chimiothérapie au bemarituzamab, un anticorps qui cible la protéine FGFR2b, surexprimée dans les tumeurs d’environ 30 % des patients atteints de cancer gastrique.

 


Ce dossier a été réalisé avec le concours du Pr Julien Taieb et du Pr Aziz Zaanan, gastro-entérologues et oncologues digestifs à l’Hôpital européen Georges Pompidou (Paris).


Pour en savoir plus sur les avancées de la recherche sur le cancer.