Les cancers du cerveau
Aujourd’hui, la recherche tend à mieux comprendre la biologie des tumeurs afin d’améliorer la prise en charge thérapeutique. L’objectif est que celle-ci intègre des traitements moins invasifs et plus efficaces, tout en limitant les risques qui y sont associés.
Il existe plus de 200 types de tumeurs cérébrales. Quel est le pronostic de chaque type, de chaque sous-type, comment être sûr de choisir le meilleur traitement, comment prédire son efficacité ? Si l’analyse microscopique des biopsies apporte de nombreuses réponses, l’essor des différentes techniques de biologie moléculaire permet une exploration plus fine des caractéristiques de ces tumeurs. Recherche ciblée ou extensive de mutations génétiques, recherche et quantification de dizaines de biomarqueurs… Grâce à ces approches, qui se développent rapidement, les médecins disposent d’informations nouvelles qui leur permettent de comprendre bien plus en détail le développement des tumeurs des patients, de suivre leur évolution ou d’évaluer l’efficacité des traitements.
L’imagerie médicale a connu des progrès technologiques importants durant les 30 dernières années. Elle a permis une plus grande précision dans la visualisation des tissus normaux ou pathologiques. En cancérologie, cette amélioration a débouché sur une prise en charge plus précoce des tumeurs et donc une amélioration des pronostics. Aujourd’hui, de nouvelles techniques telles que la spectroscopie par résonance magnétique, l’imagerie métabolique ou encore l’IRM fonctionnelle sont à l’étude. Par rapport aux techniques actuelles, elles apporteraient plus d’information sur l’activité locale des cellules, qu’elles soient normales ou anormales. Elles permettraient de vérifier très précisément l’activité des tissus sains voisins de la tumeur. Elles guident aussi précisément le geste chirurgical.
Enfin, d’autres techniques d’imagerie médicale innovantes pourraient améliorer le diagnostic des tumeurs cérébrales et de leurs récidives en améliorant la distinction visuelle entre les tissus normaux et anormaux. C’est notamment le cas de la tomodensitométrie par émission de positons à la méthionine marquée : elle combine l’image de précision apportée par le scanner à l’injection d’une molécule traceuse qui va se fixer préférentiellement sur les cellules cancéreuses.
Du fait de leur toxicité et de leur efficacité limitée (liée à la difficulté d’atteindre le cerveau), les médicaments de chimiothérapie contre les tumeurs cérébrales sont peu nombreux. La recherche explore ainsi deux voies alternatives :
La neurochirurgie a atteint un degré de précision très important. Les chercheurs poursuivent leurs études pour mettre au point des techniques et des outils qui optimiseraient encore son efficacité tout en limitant les séquelles. Plusieurs méthodes sont en cours de développement :
L’utilisation de traitements locaux pendant la chirurgie pourrait aussi améliorer le résultat de l’opération. Trois techniques sont notamment étudiées :
La Fondation ARC permet la mise en oeuvre de projets dont l’objectif est de mieux caractériser les différents cancers du cerveau, de développer et évaluer de nouvelles stratégies pour les diagnostiquer et les traiter plus efficacement. De 2010 à 2014, 71 projets en lien avec les cancers du cerveau ont reçu le soutien de la Fondation ARC pour un montant global de plus de 7,8 millions d’euros.
Mieux comprendre comment se forment les cancers du cerveau
Pour mieux comprendre les origines des tumeurs cérébrales, plusieurs équipes sélectionnées par la Fondation ARC s’intéressent aux similitudes entre les cellules cancéreuses et les cellules souches neuronales qui participent au développement du cerveau chez l’embryon. Leurs travaux visent aussi à identifier au sein des tumeurs des « cellules souches cancéreuses » qui seraient résistantes aux radiothérapies et chimiothérapies actuelles. D’autres équipes étudient comment ces tumeurs obtiennent l’énergie nécessaire à leur croissance, que ce soit par la formation de nouveaux vaisseaux sanguins (qui apportent nutriments et oxygène) ou par un métabolisme cellulaire spécifique. L’acquisition par les cellules tumorales de la capacité à migrer et à envahir les tissus sains environnants fait aussi l’objet de projets soutenus par la Fondation ARC. En épidémiologie, un programme de recherche sélectionné par la Fondation ARC a permis de mettre en évidence le lien existant entre le risque de survenue de glioblastomes et une utilisation intensive des téléphones portables.
Améliorer le diagnostic des cancers du cerveau
Afin de mieux caractériser les tumeurs cérébrales et choisir le traitement le plus adapté, plusieurs équipes soutenues par la Fondation ARC travaillent à perfectionner les examens d’IRM. L’identification de nouveaux marqueurs est aussi en cours pour améliorer l’analyse des tumeurs cérébrales par microscopie, lorsque la biopsie est possible.
Favoriser l'accès à de nouveaux traitements
La Fondation ARC accompagne des équipes dans le développement de nouveaux procédés pour augmenter l’efficacité de la radiothérapie et de la chimiothérapie. Elle a aussi permis la mise en oeuvre d’un programme d’envergure dont l’objectif est d’accélérer l’évaluation préclinique de thérapies ciblées en fonction des anomalies moléculaires présentes dans les glioblastomes. Enfin, le lancement d’essais cliniques visant la mise à disposition de molécules innovantes à des patients atteints de glioblastomes a été possible grâce à la Fondation ARC.
Ce dossier a été réalisé grâce au concours du Pr Khê Hoang-Xuan, neuro-oncologue, et du Dr Matthieu Peyre, neurochirurgien, ainsi que du Dr Loïc Feuvret, radiothérapeute à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).