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01 juin 2023

Pour traiter les neuroblastomes, les premiers résultats de cellules CAR-T de nouvelle génération

Les résultats d’un essai de phase 1-2 montrent que des cellules CAR-T pourraient constituer une option réaliste pour traiter des patients atteints de neuroblastome et chez qui les traitements standards ne sont pas efficaces.

Les neuroblastomes sont des cancers du système nerveux qui se développent en dehors du cerveau, le plus souvent au niveau de l’abdomen. Ils concernent surtout les jeunes enfants et constituent un réel défi thérapeutique dès lors que les traitements de première ligne sont en échec. Face à ces enjeux, certaines pistes ont émergé dernièrement avec,

par exemple, la mise au point d’anticorps ciblant la protéine « GD2 », particulièrement exprimée à la surface de ces cellules cancéreuses. Ces anticorps ayant montré un potentiel intéressant, des chercheurs italiens ont continué sur cette piste et ont développé une nouvelle génération de cellules CAR-T, conçue pour reconnaitre cette protéine. Les résultats du tout premier essai clinique,  mené auprès de 27 patients touchés par un neuroblastome, ont été publiés en avril dans le prestigieux New England Journal of Medicine.

 

La première phase de l’essai, permettant de déterminer les doses tolérables pour la perfusion de cellules immunitaires modifiées, n’a pas révélé de toxicité limitante. Une seconde phase d’essai a donc été initiée en proposant la plus haute dose testée aux patients, avec des résultats très encourageants. Un syndrome de libération des cytokines*, très souvent observé suite à la perfusion de ces lymphocytes T modifiés, survenait chez les ¾ des patients, mais était d’une intensité légère dans 95 % des cas. Chez l’un des patients, seulement, un « parachute » a dû être ouvert. Ce dispositif génétique, introduit dans les lymphocytes T des patients lors de leur modification génétique, permet aux médecin de déclencher le suicide des cellules qui le portent en administrant une simple molécule sans effet pour le patient.
Parmi les 27 patients qui ont reçu la nouvelle thérapie, 17 ont bénéficié d’une réponse thérapeutique, complète pour 9 d’entre eux. Les analyses ont montré que les cellules CAR-T reconnaissant spécifiquement GD2 s’étaient bien déployées dans le sang de 26 des 27 patients et que, au maximum, elles y étaient encore détectables jusqu’à 30 mois après leur administration.
Face à ces résultats très encourageants, le développement de cette stratégie thérapeutique suit son cours. Il faudra, notamment, mieux comprendre pourquoi 40 % des patients traités n’ont pas bénéficié d’un recul de leur tumeur alors même que les « GD2-CART01 » se multipliaient bien dans leur organisme.



* ce « syndrome de libération des cytokines » est une réaction forte au cours de laquelle les cellules immunitaires émettent de grandes quantités de molécules impliquées dans l’inflammation et, plus généralement, dans la signalisation entre acteurs du système immunitaire.



R.D.
Source : Del Bufalo, F. et al ; GD2-CART01 for Relapsed or Refractory High-Risk Neuroblastoma; NEJM; 6 avril 2023