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23 mai 2019

Née dans les choux, une nouvelle piste solide contre les cancers

Les brocolis, choux de Bruxelles ou autres Brassicacées vivraient-ils, enfin, leur heure de gloire dans la lutte contre le cancer ? Des résultats montrent en effet qu’une molécule présente dans ces aliments permettrait d’enrayer un mécanisme moléculaire souvent impliqué dans la maladie. Malheureusement, la quantité de légumes à ingérer quotidiennement ne serait pas compatible avec la physiologie humaine ! Une solution pharmacologique, par contre, ouvre des perspectives précliniques très encourageantes.

La protéine PTEN est connue depuis longtemps pour son implication dans différents cancers. En effet, elle fait partie de ces protéines que les chercheurs appellent les « suppresseurs de tumeur », leur action contribuant donc, en temps normal, au ralentissement de la prolifération des cellules. Mais chez de nombreux patients, cette protéine est sous exprimée, mutée ou son action est bloquée par une autre protéine, limitant son action anti-proliférative et favorisant ainsi la transformation cancéreuse des cellules. Dans une étude publiée dernièrement dans la revue Science, des chercheurs ont montré qu’il était possible de rétablir l’action de PTEN grâce à une molécule que l’on trouve dans les brocolis, choux de Bruxelles, choux-fleurs et autres légumes de la famille des Brassicacées.

Ces résultats ont émergé d’une analyse visant à identifier les protéines qui interagissent physiquement avec PTEN et qui seraient en mesure de bloquer son activité. A l’issu de ce crible, la protéine WWP1 s’est avérée être une cible intéressante qui, par ailleurs, est surexprimée dans différents cancers. Des expériences dans lesquelles WWP1 était supprimée dans des cellules tumorales ont confirmé l’effet de cette protéine sur PTEN et son implication dans le caractère cancéreux des cellules. C’est alors une approche de modélisation qui a permis d’identifier le potentiel de l’indole-3-carbinol (I3C), pour bloquer l’action de WWP1 : cette petite molécule, produit de dégradation d’une molécule présente dans les choux de tous genres, se niche dans un site actif de la protéine et la bloque de façon très efficace.

Les expériences menées in vitro et in vivo montrent que l’I3C, en bloquant WWP1, rend à PTEN son potentiel anti-tumoral. Grâce à son action, la molécule pourrait non seulement constituer la base d’un nouveau traitement, mais aussi un outil de prévention pour les patients et les familles* chez qui une mutation de PTEN a été détectée. Une mauvaise nouvelle entache tout de même cette étude, elle concerne la popularité de la famille des choux : si l’I3C est bien dérivé de ces légumes, les quantités utilisées pour le traitement sont incompatibles avec un quelconque « régime thérapeutique » : il faudrait ingérer quotidiennement plus de 2,5 kg de choux crus pour espérer obtenir un effet thérapeutique. Les chercheurs travaillent, en revanche, à la mise au point d’une molécule dérivée de l’I3C qui offrirait une efficacité optimisée en vue d’une application clinique.

 

* Les mutations de PTEN sont impliquées dans différentes maladies génétiques, transmises d’une génération à l’autre. Certaines de ces maladies prédisposent à des cancers, d’autres ont des conséquences sur le développement intellectuel ou sont à l’origine de déficit immunitaire, notamment.


R.D.

Source :  Lee, Y-R et al; Reactivation of PTEN tumor suppressor for cancer treatment through inhibition of a MYC-WWP1 inhibitory pathway; Science; 17 mai 2019
 


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