Communiqué de presse
Les 22e Journées Jeunes Chercheurs (JJC) de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer se sont tenues à Paris les mercredi 28 et jeudi 29 novembre. Elles ont rassemblé plus de 100 jeunes chercheurs et jeunes chercheuses venus de toute la France pour présenter leurs travaux, échanger avec des chercheurs confirmés et rencontrer les donateurs de la Fondation ARC qui rendent possible, par leur générosité, le financement de leur recherche.
Ces journées témoignent de l’engagement durable de la Fondation ARC aux côtés des jeunes chercheurs. Elles donnent lieu à la remise de deux prix qui récompensent le travail accompli par les jeunes chercheurs, grâce au soutien de la Fondation ARC :
Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a honoré de sa présence la cérémonie de remise des prix, ouverte par Claude Tendil, président de la Fondation ARC. Celui-ci a rappelé l’engagement de la Fondation ARC dans l’accompagnement des jeunes chercheurs : « C’est un soutien très complet que nous proposons aux jeunes, à toutes les étapes clés d’un parcours scientifique d’excellence, depuis l’initiation, pour créer des vocations, jusqu’à la concrétisation des formations et l’installation dans des instituts de pointe. Nous sommes également attentifs à créer toutes les passerelles nécessaires, dès la formation, entre les univers de la recherche et de la médecine. Depuis deux ans, nous proposons ainsi aux internes et anciens internes de médecine et de pharmacie, un appel à projet spécifique : le programme « Médecins, Pharmaciens : destination recherche en cancérologie ». En 2017 et 2018, 80 jeunes ont bénéficié d’une aide dans le cadre de ce programme inédit qui encourage les futurs cliniciens et pharmaciens à se former à la recherche et qui les incite à la mobilité internationale. Il s’agit bien de faire émerger une nouvelle génération impliquée en recherche translationnelle et clinique. » Il a ensuite donné la parole à la ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, après l’avoir remerciée de sa décision récente de dédier des fonds supplémentaires à la recherche en oncopédiatrie.
Frédérique Vidal a insisté sur le rôle central de la Fondation ARC dans la mobilisation collective autour de la recherche sur le cancer : « Derrière le lien qui unit le chercheur au patient, il y en a en réalité beaucoup d’autres qui relient donateurs, médecins, soignants, associations caritatives, industries de santé. Au sein de ce maillage solidaire, la Fondation ARC joue un rôle de passeur extrêmement précieux (...) Elle est présente tout au long de cette chaîne de valeur qui va de la recherche fondamentale à l’innovation en passant par la recherche translationnelle et clinique. À chaque étape, les chercheurs peuvent compter sur elle, qu’il s’agisse de soutenir leur démarche exploratoire dans les domaines de la biologie ou du métabolisme cellulaire ou d’accompagner le déploiement de thérapies innovantes… ».
Le président du jury scientifique, Éric Solary, a salué la qualité des travaux présentés cette année avant de désigner les six lauréates des Prix Hélène Starck récompensant les meilleurs présentations orales ou posters.
Les Prix Hélène Starck des meilleures communications orales ont été décernés à :
Floriane Pelon, doctorante à l’Institut Curie à Paris, a reçu le Prix du jury pour ses travaux sur l’hétérogénéité des fibroblastes associés aux cancers (CAF) dans les cancers du sein. Les CAFs sont des cellules abondantes dans les tumeurs, interagissant avec les cellules cancéreuses et participant à l’évolution de la maladie. Au cours de sa thèse, Floriane Pelon a montré que deux sous-populations différentes de CAFs favorisent la dissémination des cellules cancéreuses mammaires par des mécanismes différents. Ces CAFs sont également retrouvés dans les ganglions lymphatiques où le cancer a disséminé. Dans ce cas, ils constituent un nouveau facteur pronostic pour les patientes ;
Géraldine Gentric, chercheuse post-doctorante à l’Institut Curie à Paris, a obtenu le Prix Hélène Starck dans la catégorie « post-doctorant » pour son étude portant sur le métabolisme des cellules tumorales dans les cancers de l’ovaire. Géraldine Gentric a pu montrer qu’il existe une différence de métabolisme énergétique dans les cancers les plus agressifs. Le métabolisme de ces cancers ovariens séreux de haut grade est modifié par un stress oxydant chronique et l'accumulation d’un facteur PML (Promyelocytic Leukemia, découvert dans les leucémies). Les tumeurs dont le métabolisme est dépendant des mitochondries sont plus sensibles aux traitements par chimiothérapies ;
Margaux Hubert, du Centre de recherche en cancérologie de Lyon (Centre Léon Bérard), a été récompensée par le Prix Hélène Starck dans la catégorie « doctorant » pour son travail de caractérisation des cellules dendritiques cDC1 dans la réponse immunitaire contre les tumeurs. Les travaux de thèse de Margaux Hubert montrent que ces cellules immunitaires et les interférons de type III (IFN-III) qu’elles sécrètent sont associés à une meilleure survie des patients et à une augmentation de la réponse immunitaire. En démontrant l’intérêt de cibler les cDC1 des tumeurs, ces résultats pourraient contribuer à l’élaboration de nouvelles immunothérapies contre les cancers du sein.
Les Prix Hélène Starck des meilleurs posters ont été attribués à :
Amandine Touzeau, doctorante à l’institut Jacques Monod à Paris, a été distinguée par le Prix du jury pour ses recherches sur les réarrangements programmés du génome de l’organisme unicellulaire, Paramecium tetraurelia. Amandine Touzeau a pu identifier le rôle d’une protéine dans le maintien de la stabilité du génome chez la paramécie. Cette découverte présente un intérêt thérapeutique potentiel puisque cette protéine est également présente chez l’Homme et qu’elle est surexprimée dans les cancers de mauvais pronostic ;
Marie Cargnello, chercheuse post-doctorante au Centre de recherche en cancérologie de Toulouse, a obtenu le Prix Hélène Starck dans la catégorie « post-doctorant » pour ses travaux sur la régulation de la traduction des ARNm suite aux dommages à l’ADN causés par les chimiothérapies. Les recherches de Marie Cargnello apportent un regard nouveau sur des mécanismes encore peu connus mais essentiels à une bonne réparation de l’ADN et qui sont impliqués dans la survie des cellules tumorales et le développement de résistance aux traitements ;
Mathilde Gauchier, de l’Institut de génétique humaine de Montpellier, a été récompensée par le Prix Hélène Starck dans la catégorie « doctorant » pour son travail sur le maintien des télomères dans le cancer. Ces extrémités des chromosomes, essentielles à la survie des cellules, sont régénérées en permanence dans les cellules cancéreuses. Mathilde Gauchier a pu identifier des protéines qui pourraient être ciblées pour bloquer ce mécanisme et ainsi perturber la prolifération des cellules tumorales.
La présidente du jury du Prix Kerner, Lise Loumé, ainsi que l’ensemble du jury ont salué et encouragé le travail de vulgarisation réalisé par les jeunes chercheurs, qui se sont prêtés au jeu de partager leurs travaux de recherche avec le grand public. Les Prix Kerner ont ainsi récompensé les trois meilleurs articles :
1er prix : Floriane Poignant, doctorante au CNRS, à l’Institut de physique nucléaire de Lyon (à Villeurbanne) au sein de l’université de Lyon pour son article « Radiothérapie et nanoparticules un duo de choc pour cibler les traitements contre le cancer », dans lequel elle explique comment l’utilisation de nanoparticules d’or permet d’améliorer l’efficacité de radiothérapies anti-cancéreuses tout en limitant leurs effets indésirables ;
2e prix : Alexia Lopresti, doctorante au Centre de recherche en cancérologie de Marseille, pour « À l’écoute des cellules tumorales circulantes pour évaluer et suivre la réponse au traitement », qui illustre une nouvelle technique rapide et efficace pour détecter des cellules tumorales circulantes à partir d’une simple prise de sang. Alexia Lopresti a également reçu le Prix Coup de coeur des donateurs pour la présentation de son travail de vulgarisation. Ce prix est décerné par les donateurs présents lors de cette journée au jeune chercheur dont ils ont le plus apprécié la présentation de ses travaux.
3e prix : Meriem Koual, chirurgien gynécologue à l’hôpital Georges Pompidou (Paris) et doctorante à l’unité Inserm 1124, Paris Descartes pour « Dioxine de Seveso : un polluant qui booste le cancer du sein », un article qui explique son travail de recherche visant à identifier les mécanismes biologiques par lesquels la dioxine de Seveso, un polluant organique persistant très présent dans notre environnement, contribuerait à l’agressivité des tumeurs mammaires.
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