Poursuivant des travaux qui avaient montré l’implication de la protéine ARID1A dans certains cancers de l’ovaire, des chercheurs américains ont réussi à préciser une stratégie qui pourrait changer la prise en charge des patientes.
Les carcinomes ovariens à cellules claires sont des cancers de l’ovaire qui résistent particulièrement bien aux chimiothérapies… Depuis plusieurs années, des travaux sont menés pour mieux caractériser la biologie de ces cancers et trouver ainsi une faille permettant d’envisager une approche thérapeutique ciblée.
Après avoir identifié la protéine ARID1A comme un acteur majeur du dérèglement de ces cellules cancéreuses (la protéine serait mutée dans plus de la moitié des cas de carcinomes ovariens à cellules claires) des chercheurs américains ont exploré plus avant les mécanismes sous-jacents à ce dérèglement.
Ils ont notamment réussi à mettre en évidence les liens direct ou indirect entre ARID1A et deux autres protéines clés :
Chez les patientes qui portent une mutation de ARID1A, HDAC6 fonctionne de façon incontrôlée et bloque trop l’expression de TP53, induisant une accélération de la transformation cancéreuse des cellules.
Grâce à cette compréhension plus approfondie de la piste « ARID1A », les chercheurs ont pu tester l’effet d’une molécule bloquant la protéine HDAC6. Son action, observée in vivo, a été remarquable : réduction significative de la croissance tumorale, arrêt de la dissémination et augmentation de la survie. Dans leur publication, les auteurs notent que des molécules semblables à celles qu’ils ont utilisées dans leurs essais ont déjà été utilisées lors d’essais cliniques et ont été bien tolérées par les patientes, ouvrant des perspectives intéressantes dans le cas des cancers caractérisés par la présence d’une mutation d’ARID1A.
R. D.
Source : Bitler, B.G. et al ; ARID1A-mutated ovarian cancers depend on HDAC6 activity ; Nature Cell Biology ; 24 juillet 2017
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