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Pratiquer une activité physique

Etre actif, pas toujours facile...

Manque de temps ou de motivation, peur de se blesser, de se fatiguer et de diminuer ses chances de guérison… Le combat contre la maladie est une épreuve, se (re)mettre en mouvement peut l’être aussi.

Le niveau d’activité physique des personnes touchées par le cancer est inférieur à celui de la population générale1. Selon l’étude VICAN22, sur dix personnes ayant une activité physique régulière, six l’ont modifiée au moment du diagnostic : une pour l’arrêter, quatre pour la réduire et une seule pour l’augmenter. D’autres études indiquent également que les patients réduisent leur pratique pendant les traitements et qu’une fois la prise en charge terminée, le niveau d’activité physique n’est pas retrouvé…

Le diagnostic, un choc émotionnel

L’annonce de la maladie provoque un véritable choc émotionnel et psychologique. L’anxiété et l’état dépressif qui peuvent en découler entraînent alors un repli sur soi et une plus grande difficulté à s’engager et à s’épanouir dans une activité physique.
 

« Mes muscles avaient fondu... »
Lydia, 25 ans

« Après quatre mois d’hospitalisation alitée, j’avais perdu près de 6 kg. Mes muscles avaient fondu, j’avais tout le temps des crampes dans les mollets et des tressautements musculaires. Monter les escaliers était une torture et une fois chez moi, j’étais tellement faible que je ne pouvais porter ni les sacs de courses, ni le panier à linge. Malgré cela, les médecins me parlaient de me remettre au sport. J’étais réticente… Et puis un matin plus « ensoleillé » qu’un autre, j’ai trouvé l’énergie d’enfiler mes baskets. J’ai couru une dizaine de minutes et j’ai terminé en marchant. J’étais contente d’être parvenue à remettre mon corps en mouvement et de le sentir capable de supporter l’effort. »

Un corps mis à rude épreuve

Les traitements nécessitent parfois la pose d’une chambre implantable, d’une stomie ou d’une prothèse. Par ailleurs, ils sont souvent à l’origine de troubles digestifs, d’une anémie, du syndrome mains-pieds… Les appareillages médicaux, comme les effets secondaires, sont handicapants, voire douloureux et viennent s’ajouter à d’autres transformations corporelles telles qu’une prise ou une perte de poids, une fonte musculaire ou encore des difficultés respiratoires. Ainsi, quel que soit le patient, le rapport au corps change et la confiance en ses aptitudes aussi. Mon corps est-il encore celui que j’avais avant la maladie ? Et s’il ne répondait plus comme avant ?

La fatigue au rendez-vous

Depuis le diagnostic et pendant toute la durée des traitements, la gestion de la fatigue physique et psychique peut être complexe. Se « lancer » dans une activité physique peut alors paraître insurmontable et l’on craint parfois d’aggraver la situation : cela ne va-t-il pas me fatiguer davantage ?

 

Avis d'expert // Dr Sarah Dauchy
Psychiatre, chef du département des soins de supports (DISSPO) et de l’Unité de psycho-oncologie (UPO) à Gustave Roussy (Villejuif).

Selon le type de cancer, 25 à 100 % des patients se plaignent d'être fatigués dès le début de la prise en charge, mais aussi de nombreux mois après la fin des traitements. Cette sensation les pousse à limiter progressivement l’activité physique pour ne pas augmenter leur fatigue. Or, le repos n’est pas la solution car dans la majorité des cas, la fatigue est aggravée par le déconditionnement physique. Cette désadaptation à l’effort résulte directement de l’inactivité occasionnée par la prise en charge thérapeutique (congé maladie, alitement, traitements…).

Le risque alors, c’est d’entrer dans un cercle vicieux : la baisse des capacités fonctionnelles et du niveau de condition physique entraîne une perte de confiance, une anxiété, de la fatigue… qui réduisent à leur tour l’envie de bouger et la tolérance à toute forme d’activité physique. Au final, ce déconditionnement atteint l’estime de soi et peut accroître les risques de dépression.

 


Ce dossier a été réalisé avec le concours de l'équipe de coordination du Réseau National Alimentation Cancer Recherche (NACRe).

1. Blanchard CM et al. Do adults change their lifestyle behaviors after a cancer diagnosis? Am J Health Behav. 2003.

2. La vie deux ans après un diagnostic de cancer. De l’annonce à l’après-cancer, collection Études et enquêtes, INCa. juin 2014.