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Projet soutenu

Mieux comprendre le neuroblastome pour développer de nouvelles armes thérapeutiques

Huit équipes de recherche de trois centres de lutte contre le cancer joignent leurs efforts autour d’une étude moléculaire, génétique et immunologique sur les neuroblastomes.

La progression du neuroblastome, le cancer pédiatrique solide extra crânien le plus fréquent, est très variable selon les patients : elle peut aller de la régression spontanée chez certains à un développement rapidement fatal malgré les traitements chez d’autres. Afin de mieux comprendre les spécificités de ces différentes formes de la maladie et trouver de nouvelles solutions thérapeutiques, huit équipes issues de trois centres de lutte contre le cancer (Institut Curie à Paris, Centre Léon Berard à Lyon et Gustave Roussy à Villejuif), coordonnées par le Dr Gudrun Schleiermacher, pédiatre et chercheuse à l’Institut Curie, décortiqueront l’évolution moléculaire et génétique des cellules cancéreuses au cours de la maladie, ainsi que la réponse immunitaire de l’hôte. Nous soutenons le projet GIANT-NB pour quatre ans à hauteur de 858 700 euros.

Contexte et objectif du projet

Le neuroblastome touche presque exclusivement de très jeunes enfants dont la moitié ont moins de deux ans. Avec environ 150 nouveaux cas par an en France, il s’agit du troisième cancer pédiatrique le plus fréquent après les leucémies et les cancers du cerveau. Le neuroblastome est une tumeur solide qui touche des ganglions sympathiques périphériques, c’est-à-dire situés hors du cerveau et de la moelle épinière : principalement dans l’abdomen, parfois le long de la colonne vertébrale ou encore au niveau des glandes surrénales au-dessus des reins. Les manifestations et l’évolution de ce cancer sont extrêmement variables d’un sujet à l’autre. Certaines tumeurs régressent spontanément après quelques mois alors que d’autres formes, souvent métastatiques, progressent rapidement avec une issue fatale malgré un début de réponse à la chimiothérapie. Les chances de survie à 5 ans varient ainsi de 40 % à plus de 95 %. Il est donc nécessaire de faire progresser les connaissances sur ce cancer et de proposer de nouvelles solutions thérapeutiques.

Pour cela, le Dr Gudrun Schleiermacher, pédiatre et chercheuse à l’Institut Curie coordonne un projet réalisé en collaboration avec sept autres équipes de son Institut mais aussi du Centre Léon Bérard à Lyon et de Gustave Roussy à Villejuif : le projet GIANT-NB. Les objectifs sont de comprendre pourquoi certaines formes échappent au traitement dans la perspective de développer de nouveaux outils thérapeutiques pour lutter efficacement contre chaque tumeur.

Ils travailleront sur des modèles expérimentaux développés chez la souris ainsi que sur des prélèvements issus de patients. Les chercheurs utiliseront des techniques permettant d’analyser l’ADN tumoral circulant ; des molécules d’ADN issues de la tumeur primaire et présentes dans le sang. Elles seront isolées à partir de simples prises de sang effectuées régulièrement au cours du suivi de la maladie. A partir de ces prélèvements, les chercheurs décriront les différentes caractéristiques moléculaires, génétiques et épigénétiques (modifications chimiques survenant sur l’ADN) des cellules tumorales ainsi que leurs modifications au fil de l’évolution de la maladie. Ils espèrent ainsi identifier de nouveaux marqueurs et de nouvelles cibles thérapeutiques pour traiter les formes résistantes aux chimiothérapies actuelles. Les chercheurs s’appliqueront également à étudier le « profil immunologique » du sujet malade : la répartition des cellules immunitaires, leurs modifications génétiques et épigénétiques et leur capacité à lutter contre les cellules cancéreuses. Une équipe de Gustave Roussy étudiera également la composition de la flore intestinale des enfants pour savoir si des modifications peuvent être associées à des disfonctionnements de la réponse immunitaire anti-tumorale. Enfin, de nouvelles molécules thérapeutiques pourront être testées grâce aux modèles de souris précliniques développés.

Le porteur du projet

Le Dr Gudrun Schleiermacher est pédiatre et chercheur à l’Institut Curie, chef d’équipe d’oncologie pédiatrique. Elle prend en charge des enfants atteints de neuroblastome et travaille sur ce cancer depuis plusieurs années avec un réseau de praticiens/chercheurs de l’Institut Curie, du centre Léon Bérard à Lyon et de Gustave Roussy à Villejuif. Le fruit de ces collaborations régulières a permis de monter ce nouveau projet avec sept des équipes de ces Instituts possédant chacune des expertises dans des domaines particuliers ; génétique, immunologie ou encore microbiologie.

Notre soutien

Nous soutenons ce projet pour quatre ans à hauteur de 858 700 euros.

 

Entretien Dr Gudrun Schleiermacher, par de Costa A, et al. pour Journal for ImmunoTherapy of Cancer 2022

Question // Quel est l’objectif de votre projet de recherche GIANT-NB soutenu par la Fondation ARC ?

Réponse :

Les neuroblastomes se développent chez de jeunes enfants, le plus souvent avant 5 ans, à partir du système nerveux périphérique et principalement dans l’abdomen. Certains de ces cancers disparaissent spontanément, d’autres de « haut risque » nécessitent des traitements lourds par chimiothérapie, radiothérapie ou une immunothérapie spécifique ciblant les cellules tumorales, en complément de la chirurgie. Notre objectif est de mieux comprendre pourquoi, dans la majorité des cas, ces neuroblastomes particulièrement agressifs récidivent malgré ces traitements.

Question // Quels sont les derniers résultats que vous avez obtenus et publiés ?

Réponse :

L’équipe d’Isabelle Janoueix-Lerosey a mené une étude approfondie avec des technologies de pointe pour détecter les gènes actifs dans chacune des cellules qui composent la tumeur et son « microenvironnement ». L’équipe a ainsi identifié les différentes cellules présentes dans un modèle expérimental de neuroblastome et dans des biopsies réalisées chez 10 patients. Nos résultats* révèlent que certaines cellules immunitaires, qui pourraient normalement contribuer à attaquer les cellules cancéreuses, ne sont pas fonctionnelles dans ces tumeurs. Plusieurs populations de cellules pouvant réprimer l’action du système immunitaire ont été caractérisées dans le microenvironnement des tumeurs étudiées, à savoir des cellules immunitaires particulières et des « fibroblastes », cellules qui constituent habituellement un tissu de soutien.

Question // Quelles retombées espérez-vous de vos travaux pour ces jeunes patients ?

Réponse :

Dans leur ensemble, ces résultats permettent d’envisager des pistes de réflexion et d’action pour intervenir sur cet état dit « d’immunosuppression » et d’envisager de nouvelles pistes thérapeutiques pour mieux prendre en charge les enfants atteints de ces cancers souvent difficiles à traiter.

L'avis de la Fondation ARC

À travers une action nationale et européenne, la Fondation ARC contribue à mieux comprendre les spécificités des cancers pédiatriques, développer de nouvelles solutions thérapeutiques, faciliter l’accès à ces innovations et améliorer la qualité
de vie des jeunes patients.

La Fondation ARC soutient les principaux essais cliniques de médecine de précision dédiés aux enfants et jeunes adultes telle que l’étude MAPPYACTS. Celle-ci a fait la preuve de concept d’une orientation des enfants en échec thérapeutique vers les essais cliniques de traitements innovants, à partir du profil moléculaire et immunologique de leur tumeur.

Cette démarche est aujourd’hui intégrée via France Génomique dans le parcours de soins courant. Les échantillons biologiques collectés à travers cette étude font l’objet de nombreuses recherches translationnelles dont plusieurs sont soutenues par la Fondation ARC comme ce projet GIANT-NB mené par Gudrun Schleiermacher et des projets internationaux lancés avec le réseau européen ERA-NET TRANSCAN.

Votre don, accélérateur de progrès

Sur les cinq dernières années, la Fondation ARC a financé 70 projets de recherche sur les cancers pédiatriques pour un montant de 9,4 millions d’euros.


A. R.


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