Back to top
Intro donation

Contribuer

à la recherche sur le cancer

Contribuer à la recherche sur le cancer :

Contribuer à la recherche sur le cancer :

Don ponctuel
Don mensuel
Punctual donation buttons
regular_donation
31 janvier 2023

Pour mieux traiter les glioblastomes : mise au point d’une chimiothérapie « vitaminée »

Contre les glioblastomes, des cancers agressifs du cerveau, des chercheurs mettent au point un traitement qui associe une chimiothérapie à un dérivé de la vitamine E.
 

Depuis plusieurs années, Chiara Bastiancich travaille sur la formulation de nouveaux traitements pour lutter contre les glioblastomes, des cancers du cerveau dont les traitements actuels ne parviennent pas à contenir durablement l’agressivité. Nous l’avions soutenue lorsqu’elle terminait son doctorat dans l’équipe angevine de Guillaume Bastiat, nous soutenons aujourd’hui le projet qu’elle mène entre l’Institut de NeuroPhysiopathologie de Marseille et l’Université Catholique de Louvain. La chercheuse italienne explore les solutions qui permettraient de délivrer des médicaments de façon plus efficace dans la zone tumorale pour éliminer les cellules cancéreuses qui y persistent après la chirurgie.

 

Les résultats d’une publication, qu’elle co-signe avec ses collègues belges, montrent qu’une formule associant un dérivé de la doxorubicine à une solution micellaire* constituée de dérivés de la vitamine E permet d’agir efficacement sur des cellules de glioblastome en culture. La doxorubicine est une molécule déjà utilisée face à certains cancers, mais sa toxicité cérébrale est problématique lorsqu’elle est administrée aux concentrations usuelles dans la zone de la lésion tumorale. Les dérivés de la vitamine E, de la même façon, ont un effet anticancéreux qui leur est propre ; en outre, ils sont aussi, déjà, envisagés comme des « vecteurs » capables de transporter des molécules actives. En effet, leur nature chimique amphiphile (à la fois hydrophile et hydrophobe)* leur permet de s’auto-assembler pour former des micelles, renfermant des molécules hydrophobes dans leur cœur. Les auteurs de l’étude publiée dernièrement ont ainsi mis au point une formulation permettant de capturer le dérivé de doxorubicine, hydrophobe, dans des micelles constitués des dérivés de vitamine E. 

 

Administrés à des cellules provenant de glioblastome, ces petites « bombes » ont montré une efficacité remarquable, entrainant la mort des cellules cancéreuses et témoignant d’une synergie entre les différents composés. 

Reste maintenant à voir comment se comportera cette formulation dans des modèles expérimentaux in vivo, lorsque, par exemple, le traitement sera directement administré dans le lit tumoral au moment de la chirurgie.

 


* De part leur composition chimique, les molécules hydrophobes ne sont pas solubles dans l’eau. Les molécules qui sont composées d’une partie hydrophobe ET d’une autre partie qui, au contraire, est hydrophile, sont dites « amphiphiles ». Lorsque ces molécules sont placées dans de l’eau – ou une solution aqueuse – elles s’autoorganisent de façon à se stabiliser : elles se rassemblent sous forme de sphères nanométriques, que l’on appelle des micelles, dans lesquelles les parties hydrophobes sont à l’intérieur, isolées de l’eau, alors que les parties hydrophiles sont sur la face extérieure de la sphère, au contact de l’eau.


 

R.D.
Source : Wang, M. et al ; Synergistic effect of doxorubicin lauroyl hydrazone derivative delivered by α-tocopherol succinate micelles for the treatment of glioblastoma; International Journal of Pharmaceutics; 21 décembre 2022