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25 juin 2024

Cancer du pancréas : un acteur de l’évitement du système immunitaire démasqué

Des chercheurs allemands ont identifié une potentielle nouvelle cible dans les cancers du pancréas, en essayant de répondre à une question qui peut sembler étrange : la protéine DYRK1B est-elle pro- ou antitumorale ? 


Jusqu'ici, la protéine DYRK1B était connue comme inhibant la prolifération cellulaire, suggérant qu’elle puisse être une alliée contre le cancer. Pourtant, une équipe de chercheurs allemands s'est penchée sur son cas, pour mieux comprendre ce qui ressemblait fort à un paradoxe : si DYRK1B est onco-suppressive, comment se fait-il qu'elle soit surexprimée dans certains cancers du pancréas, particulièrement agressifs ?

Ils ont pu mettre en évidence par leurs travaux que la perte de cette protéine engendrait effectivement une augmentation de la prolifération cellulaire in vitro… mais pas in vivo. Ainsi, lorsque les cellules tumorales privées de DYRK1B sont en culture dans une boîte, elles se multiplient plus vite que celles possédant toujours DYRK1B. Mais lorsque ces mêmes cellules retrouvent un micro-environnement tumoral, dans un modèle in vivo, les chercheurs observent l’inverse : les cellules sans DYRK1B prolifèrent moins que celles le possédant toujours.  

C’est en étudiant le profil d’expression génétique des cellules et en les observant au microscope qu’ils ont pu révéler que l’absence de DYRK1B était associée à une plus grande activité immunitaire au sein de la tumeur. Notamment, cette activité se traduisait par une forte présence de macrophages de type “M1”, dont le rôle est de phagocyter les cellules malignes pour les détruire.  

D’après leurs expériences, ce phénomène s’expliquerait par le fait que la perte de DYRK1B permet non seulement d’attirer les macrophages sur le site tumoral mais altère aussi la capacité des cellules cancéreuses à présenter un signal « ne me mange pas » à leur surface, favorisant la phagocytose. Ces résultats ont été confirmés sur des échantillons humains de cancers du pancréas.

En laboratoire, sur un modèle in vivo, l’ajout d’une molécule qui bloque la protéine DYRK1B à un cocktail d’autres inhibiteurs classiquement utilisés, montre des résultats prometteurs. Cette étude révèle donc que cet oncogène est une bonne cible thérapeutique dans la prise en charge des cancers du pancréas surexprimant cette protéine, et des petites molécules inhibitrices de DYRK1B sont d’ores-et-déjà en phase de test clinique.


E.T.

Source: Brichkina A. et al; DYRK1B blockade promotes tumoricidal macrophage activity in pancreatic cancer; Gut; 4 juin 2024


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