Tous les soins techniques, complexes ou invasifs nécessitant une hospitalisation sont éligibles à la HAD, à l’exception des actes chirurgicaux et de la réanimation. Sa mise en place nécessite une prescription médicale par le médecin traitant ou hospitalier. La HAD est généralement proposée par le médecin mais peut aussi être demandée par le patient lui-même.

Pour les patients atteints de cancers, la HAD concerne les soins suivants :
• la chimiothérapie ou immunothérapie par voie intra-veineuse ou sous-cutanée ;
• la réalisation de pansements complexes ;
• la prise en charge de la douleur nécessitant des administrations de médicaments réservés à un usage hospitalier par voie intra-veineuse ou sous-cutanée ;
• la renutrition par voie entérale ou parentérale ;
• une antibiothérapie réservée à un usage hospitalier par voie intra-veineuse en cas d’infection ;
• les soins palliatifs.

La HAD est coordonnée par des établissements qui disposent d’équipes pluridisciplinaires : médecins de différentes spécialités, infirmiers, assistants sociaux, psychologue, diététicien... Ces établissements sont certifiés comme les hôpitaux ou les cliniques par la Haute Autorité de santé, et sont soumis aux mêmes obligations en matière de fonctionnement et de qualité des soins. La prise en charge financière par l’Assurance maladie est identique (100 % dans le cadre de l’ALD pour les personnes atteintes de cancer). Il existe des établissements de HAD publics, semi-privés ou privés. Il y en avait 282 en 2022 en France.

À quels patients est-elle destinée ?

L’hospitalisation à domicile est ouverte à tous les patients atteints de cancer, quel que soit le type de tumeur et l’âge du malade, enfant, adulte ou personne âgée. En 2021, la moyenne d’âge des bénéficiaires était de 63 ans.

Les conditions à réunir pour être hospitalisé à domicile :
• être d’accord avec la proposition de HAD du médecin ;
• être, si possible, entouré d’un aidant, toutefois cela n’est pas une obligation ;
• avoir un domicile adapté (taille, propreté…) pour permettre le passage régulier de personnes et le stockage de matériel médical et de médicaments. L’assistance sociale et/ou le personnel infirmier vérifie ce critère en amont ;
• recevoir des traitements ne nécessitant pas une surveillance de plus de deux heures après administration ;
• ne pas présenter de risque de santé ou risque allergique grave pouvant nécessiter une intervention en urgence après l’administration d’un traitement.

Quel est l'intérêt de la HAD ?

La HAD permet de raccourcir ou d’éviter des séjours en établissement de soins pour rester dans son environnement habituel. Elle peut être instaurée dès le début du traitement et se poursuivre lors de changements et ce jusqu’à la guérison ou l’accompagnement de fin de vie. Elle peut durer de deux à trois jours à plusieurs semaines selon les soins. Elle peut aussi être interrompue en cas de dégradation de l’état de santé nécessitant des équipements médicaux particuliers ou si le patient le souhaite.

Les avantages et les inconvénients

• Des + : la HAD permet d’éviter des déplacements à l’hôpital et des temps d’attente ; elle peut offrir un meilleur confort affectif et psychologique par la proximité des proches notamment.

• Et des - : la HAD peut être mal acceptée avec le sentiment de faire rentrer l’hôpital à la maison. Sa mise en place est parfois complexe (plusieurs passages quotidiens de soignants, stockage du matériel médical…). Pour le malade, malgré la possibilité de joindre un soignant 24h/24 et 7j/7 en cas d’urgence, il n’y a pas de personnel médical présent en permanence à son domicile, ce qui peut être une source d’anxiété.