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07 décembre 2022

Sans la NECTIN1, les cellules de mélanome larguent les amarres

Des travaux soutenus par la Fondation ARC font la lumière sur une phase critique du développement des mélanomes comme de tous les cancers solides : le départ des cellules cancéreuses de la tumeur primaire.

Chaque année, les mélanomes sont responsables d’environ 2 000 décès en France. Si ces cancers, assez fréquents, sont en général très bien soignés, le pronostic de leurs formes métastatiques reste souvent sombre, malgré les grands progrès réalisés ces 10 dernières années. Pour faire reculer ces cancers, les pistes sont donc multiples : diagnostiquer tôt, mieux traiter les formes avancées et bloquer les processus qui permettent la dissémination des métastases. Julien Ablain, soutenu par la Fondation ARC, et ses collaborateurs à Lyon, Boston ou Sarov (Russie), se focalisent sur ce dernier point. Leurs travaux, publiés dans la revue Nature Genetics, décryptent un mécanisme à l’œuvre dans le « décrochage » des cellules cancéreuses de mélanome.

Les chercheurs se sont focalisés sur un gène, NECTIN1, qui s’avère être inactivé chez 55 % des patients dont la tumeur porte une anomalie chromosomique fréquente dans les mélanomes. Pour mener leurs travaux, les chercheurs ont démultiplié les approches méthodologiques, utilisant tour à tour des cellules provenant de mélanomes humains et mises en culture in vitro, des poissons-zèbres ou des biopsies réalisées chez des patients atteints de mélanomes.

Leurs résultats ? La protéine NECTIN1 est directement liée à la capacité d’une cellule à former des « jonctions adhérentes » avec ses congénères. Ces liens, d’une nature moléculaire bien particulières, permettent aux cellules de se tenir les unes aux autres. Plus précisément, leurs expériences ont montré que – lorsque les cellules évoluent dans un milieu privé d’un facteur de croissance appelé IGF1 – la NECTIN1 est nécessaire pour créer ces jonctions adhérentes. Dans ces mêmes conditions, l’absence de NECTIN1 provoque la disparition de ces liens forts entre les cellules, qui ont donc tendance à se dissocier. Les chercheurs ont alors observé d’autres interactions, mais cette fois-ci entre les cellules et la matrice dans laquelle elles évoluent. Ces nouvelles compétences permettaient finalement aux cellules cancéreuses de couper les ponts avec leurs voisines de la tumeur primaire et d’interagir avec leur environnement pour s’y mouvoir.

En décrivant ces mécanismes, avec un haut niveau de précision, les chercheurs ouvrent de nouvelles perspectives pour imaginer enrayer l’évolution métastatique des mélanomes et donc améliorer grandement leur pronostic.

 


R.D.
Source : Ablain, J. et al ; Loss of NECTIN1 triggers melanoma dissemination upon local IGF1 depletion; Nature Genetics; 13 octobre 2022