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30 mai 2022

Pour traiter le cancer de la prostate : lien entre microbiote intestinal et hormonothérapie

On ne l’attendait pas nécessairement ici, mais il semblerait que le microbiote intestinal joue un rôle dans l’efficacité des hormonothérapies utilisées pour le traitement des cancers de la prostate.

Le traitement des cancers de la prostate repose en grande partie sur des hormonothérapies, dont le but est de contrer l’influence des androgènes (les hormones sexuelles masculines) sur la croissance tumorale. Chez de très nombreux patients, cette stratégie porte ses fruits, mais des résistances émergent souvent et les tumeurs deviennent insensibles à cette approche. Comprendre les déterminants de cette efficacité ou, au contraire, de la résistance, est un enjeu important pour les chercheurs. Les équipes de Laurence Zitvogel, Guido Kroemer et Karim Fizazi se sont penché sur la question, avec le soutien de la Fondation ARC. Elles se sont, plus précisément, intéressées au rôle que pourrait jouer la mise en place d’une immunité anti-tumorale dans cette efficacité.

Ce champ de recherche leur a été, bien-sûr, inspiré par des observations préliminaires, un faisceau d’éléments montrant qu’il pourrait exister un lien entre le système immunitaire et la réponse à l’hormonothérapie : ce traitement augmente la quantité de cellules immunitaires infiltrées dans le tissu prostatique ; la testostérone est une hormone qui favorise l’atrophie du thymus (l’organe dans lequel les lymphocytes T subissent diverses étapes de maturation et qui a tendance à s’atrophier avec l’âge) ; l’hormonothérapie modifie le microbiote intestinal, un déterminant majeur du « tonus immunitaire »…

Grâce à l’étude de modèles expérimentaux et à l’analyse d’échantillons de sang et de fèces prélevés chez des patients sensibles ou résistants à l’hormonothérapie, les chercheurs ont mené l’enquête. Leurs résultats confirment l’existence d’un « réseau de relations » qui se tisse entre les tumeurs prostatiques, les signaux hormonaux et l’hormonothérapie, le microbiote intestinal et le système immunitaire. Comme on peut l’imaginer, ce réseau est complexe, mais certains constats semblent clairs et permettent aux auteurs de proposer une conclusion : contrecarrer les effets d’un cancer de la prostate sur l’équilibre du microbiote intestinal – et notamment sur la proportion d’une bactérie appelée Akkermansia muciniphila (déjà évoquée ici) – pourrait améliorer le niveau de pression immunitaire imposé sur les tumeurs prostatiques et permettrait de restaurer l’efficacité de l’hormonothérapie chez les patients qui n’y sont plus sensibles. A suivre ! 


R.D.

Source : Terrisse, S. et al ; Immune system and intestinal microbiota determine efficacy of androgen deprivation therapy against prostate cancer ; Journal for Immunotherapy of Cancer; 16 mars 2022
 


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