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01 août 2018

Cellules immunitaires thérapeutiques : comment leur faire un bon accueil

Le développement des immunothérapies continue, avec la mise au point de stratégies destinées à amplifier leur efficacité.
Parmi les immunothérapies qui ont été conçues ces dernières années, celles qui reposent sur l’action de cellules immunitaires modifiées puis injectées au patient ont fait preuve d’une efficacité parfois spectaculaire. Les meilleurs résultats – et les autorisations de mise sur le marché consécutives – ont été obtenus contre des cancers du sang. Mais face aux tumeurs solides, logées au sein d’un tissu plus ou moins accessible aux cellules immunitaires, la tâche est plus rude...

Les immunothérapies développées ces dernières années visent à aider le système immunitaire du patient à agir contre la tumeur. Entre autres stratégies, les chercheurs ont mis au point une technique qui consiste à injecter au patient ses propres cellules immunitaires (des lymphocytes T) après qu’elles aient été modifiées génétiquement pour reconnaitre la tumeur. Chez certains patients atteints de cancers du sang avancés, ces cellules, appelées « CAR T » (pour chimeric antigen receptor T cells), sont parvenues à faire disparaître des cellules cancéreuses qui résistaient à tous les traitements classiques. Mais face à des tumeurs solides, ces cellules restent souvent impuissantes. En effet, ces tumeurs peuvent s’entourer de cellules saines qui les rendent invisibles au système immunitaire. Des chercheurs américains ont voulu mettre au point une approche pour briser ce contexte de silence immunitaire et permettre ainsi aux cellules CAR T de rencontrer leur cible et de mener à bien leur action.

La stratégie développée repose sur l’utilisation de nanovésicules lipidiques, des liposomes, que les chercheurs ont savamment armées : leur surface est recouverte d’une molécule qui leur permet de s’accumuler préférentiellement dans la tumeur et elles contiennent deux principes actifs complémentaires destinés à modifier drastiquement le contexte immunitaire trop calme. Un premier limite l’action des cellules qui imposent le silence aux lymphocytes T anti-tumoraux et le second active d’autres cellules immunitaires capables non seulement de s’attaquer aux cellules cancéreuses, mais aussi d’orchestrer une réponse immunitaire de grande ampleur.

Lorsque ces liposomes étaient utilisés dans des modèles précliniques tumeurs mammaires, ils permettaient déjà de les détruire partiellement, mais des résultats bien plus intéressants ont été obtenus quand les liposomes étaient associés à l’administration de cellules CAR T. Dans cette double approche, les chercheurs ont montré que le timing était crucial : lorsqu’ils administraient les liposomes en même temps que les cellules CAR T, le bénéfice était minime. Par contre, lorsque les liposomes disposaient de 2 semaines pour « préparer le terrain » avant l’arrivée des cellules immunitaires modifiées, celles-ci étaient d’une efficacité redoutable, y compris dans un modèle préclinique de gliome réputé pour son insensibilité aux immunothérapies. Lorsque les tumeurs ne disparaissaient pas totalement (la moitié des cas) la survie était doublée par le traitement.


R. D.

Source : Zhang, F. et al ; Nanoparticles that reshape the tumor milieu create a therapeutic window for effective T cell therapy in solid malignancies; Cancer Research; juillet 2018


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