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24 juillet 2017

Vaccins anti-cancer : la voie d’administration est cruciale

Une étude préclinique montre que l’administration d’un vaccin anti-cancer par voie nasale pourrait amplifier son efficacité contre les cancers de la tête et du cou, du poumon, ou des voies génitales.

Le système immunitaire est rancunier. Il est organisé pour se souvenir d’une agression et pour réagir en un clin d’œil lorsqu’un agresseur se présente une seconde fois.

Pour entretenir cette rancune, certaines cellules immunitaires, activées lors de la première rencontre avec l’agresseur (ou le vaccin !), évoluent et deviennent ce que les chercheurs appellent les lymphocytes T « mémoires ». Ces cellules immunitaires ne gagnent pas la circulation sanguine ou lymphatique, elles veillent localement : elles restent dans les tissus où l’agression a eu lieu – et où elle risque donc de survenir à nouveau – prêtes à organiser une défense efficace. Forts de ces observations, des chercheurs parisiens ont voulu savoir s’il était possible d’exploiter cette mémoire locale pour lutter plus efficacement contre les cancers.

Mevyn Nizard, soutenu par la Fondation ARC, a donc entrepris de tester l’effet d’une vaccination spécifiquement administrée au niveau des muqueuses respiratoires, par la voie nasale. Dans un premier temps, l’équipe de chercheurs a bien constaté que le vaccin expérimental, conçu pour déclencher une réponse immunitaire contre des cellules issues de cancers de la tête et du cou, stimulait bien des lymphocytes potentiellement agressifs contre ces cellules. Au-delà de cette action, ils ont montré que la vaccination par voie nasale induisait aussi l’activation de lymphocytes T « mémoires » ancrés dans les muqueuses respiratoires. Résultat capital, l’efficacité anti-tumorale du vaccin était directement liée à la présence de ces lymphocytes T « mémoires » dans les muqueuses respiratoires. Enfin, le même vaccin était deux fois moins efficace lorsqu’il était administré par voie intramusculaire.

Chez l’Homme, les premières observations laissent penser que les résultats pourraient être concordants : en analysant des prélèvements réalisés chez des patients atteints de cancers du poumon, les chercheurs ont montré que la présence d’un grand nombre de lymphocytes T « mémoires » résidant dans les muqueuses était statistiquement associée aux formes les moins agressives de cancer et aux meilleures chances de survie. Par ailleurs, d’autres études ont aussi montré qu’une immunisation par voie nasale pouvait induire une réponse dans des muqueuses distantes, jusqu’aux muqueuses génitales, laissant entrevoir des perspectives pour les cancers du col de l’utérus ou de l’endomètre.

Mevyn Nizard, lauréat du Prix Kerner 2015


 

R. D.

Source : Nizard, M. et al ; Induction of resident memory T cells enhances the efficacy of cancer vaccine; Nature Communications; 24 mai 2017


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