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15 avril 2022

Pour évaluer l’action de la radiothérapie : lumière sur les progrès de l’imagerie

Une approche standardisée d’IRM multiparamétrique pourrait permettre d’identifier les zones nécrosées suite à un traitement de radiothérapie chez des patients atteints de tumeurs cérébrales agressives.

Le traitement des tumeurs cérébrales agressives, dont les plus fréquentes et les plus sévères sont les glioblastomes, repose sur une chirurgie – la plus complète possible – suivie d’une radiothérapie associée à une chimiothérapie. Malgré ces traitements lourds, les récidives sont fréquentes. Nouvelle opération chirurgicale ? Séances de radiothérapie supplémentaires ? L’adaptation des traitements doit se faire au plus près des besoins et des possibilités des patients. Dans ce contexte médical, il semblerait que la radiothérapie stéréotaxique hypofractionnée* puisse être bénéfique chez des patients dont la tumeur ne réagit plus aux protocoles classiques de radiothérapie. Mais pour en suivre les effets, les outils restent imparfaits. Afin d’y remédier, l’équipe d’Elizabeth Moyal, à l’Oncopole de Toulouse et soutenue par la Fondation ARC, en collaboration avec l’Institut des neurosciences de Grenoble, s’est intéressé aux résultat que peuvent fournir les différentes techniques d’IRM dans ce suivi.

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L’Imagerie par résonnance magnétique permet d’explorer les tissus grâce à plusieurs techniques, révélant chacune des caractéristiques différentes des tissus en question. On parle d’IRM multiparamétrique. Dans le cas des patients traités par radiothérapie stéréotaxique hypofractionnée pour un glioblastome récidivant, l’enjeu est de réussir à faire parler ces données radiomiques (voir ci-contre) pour qu’elles permettent le suivi des patients. Plus précisément, les auteurs ont rappelé dans leur publication récente, l’importance de réussir à déceler la nécrose radio-induite de certaines zones du cerveau – qui peut induire des dommages neurologiques –, mais aussi de la distinguer des lésions dues à une éventuelle progression tumorale. C’est donc à cette fin qu’ils se sont appuyés sur un grand essai clinique mené dans plusieurs centres de soins. Pour cela, un détail important devait cependant être réglé et constitue une partie importante de leur travail : selon les centres et les appareils, les calibrages ne sont pas identiques, tout comme les algorithmes qui traitent les images. Or, si ces variations n’influent pas nécessairement sur la précision d’analyse de chaque centre, elles peuvent être problématiques dès lors que les données doivent constituer un ensemble cohérent pour être traitées et analysées conjointement afin de faire émerger des informations statistiquement plus solides. Les chercheurs ont donc mis au point une méthode permettant d’harmoniser ces données provenant des examens d’IRM multiparamétriques, pour ensuite les confronter aux données cliniques des patients de l’essai.


Leurs résultats montrent alors que cette harmonisation permet aux données radiomiques d’atteindre une meilleure qualité prédictive de l’évolution de la tumeur. Plus précisément, il semblerait que l’une des approches d’IRM, dite par perfusion, fournisse les meilleures données pour distinguer les lésions de nécrose induites par la radiothérapie de celles qui sont dues à la progression tumorale.
Cette mise au point, hautement technique, permettra une évaluation plus aisée et précise des patients pris en charge pour des tumeurs cérébrales souvent très évolutives et chez qui des prélèvements réguliers sont inenvisageables. En outre, ces outils ouvrent aussi des perspectives très intéressantes pour la tenue d’essais cliniques au cours desquels une évaluation régulière de l’effets des traitements est primordiale.

 



* La radiothérapie stéréotaxique est une technique de radiothérapie basée sur la définition précise de plusieurs rayons convergeant vers la cible et dont l’intensité additionnée, au point de convergence, est importante. Cette approche est dite hypofractionnée lorsqu’elle est mise en œuvre lors de plusieurs séances (toujours moins nombreuses que pour une radiothérapie classique), avec des doses plus réduites.


R.D.


Source : Acquitter, C. et al ; Radiomics-Based Detection of Radionecrosis Using Harmonized Multiparametric MRI ; Cancers; Janvier 2022
 


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