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Cancers du pancréas : améliorer le diagnostic précoce

Les cancers du pancréas sont souvent diagnostiqués à des stades très avancés lorsqu’ils sont hors de portée de nos options thérapeutiques. Comment, alors, les prendre de vitesse ?
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Chaque année, en France, les cancers du pancréas touchent plus de 14 000 personnes et font plus de 11 000 victimes. Fait étonnant, le nombre de cas de cancers du pancréas progresse à un rythme plus rapide que celui des autres cancers, posant la question des origines de cette hausse, non expliquée par l’exposition aux facteurs de risque connus que sont le tabagisme, le surpoids et l’obésité, certains facteurs génétiques héréditaires ou le diabète. L’ensemble de ces données épidémiologiques révèlent ainsi l’enjeu de santé publique que constituent les cancers du pancréas, de plus en plus fréquents et particulièrement agressifs.

Aujourd’hui, pour sauver plus de malades, au-delà de mettre au point de nouvelles thérapies, il est crucial que les diagnostics soient plus précoces et précis. En effet, les cancers du pancréas restent longtemps asymptomatiques si bien qu’ils ne sont souvent diagnostiqués qu’à un stade avancé voire métastatique. Ainsi, seulement 15 à 20 % des patients sont éligibles à une chirurgie à visée curative. Les autres se voient alors proposer une chimiothérapie, mais des résistances se développent dans 80 % des cas. Même lorsque la réponse est au rendez-vous, des effets secondaires induisent des séquelles lourdes.

Pour détecter plus tôt ces cancers et améliorer ainsi leur pronostic, la recherche est active sur de multiples fronts.

 

Identifier les premiers signes

Grâce à des études menées sur des échantillons tumoraux ou sur des modèles expérimentaux mis au point ces dernières années, notre connaissance générale des cancers pancréatiques permet de chercher des indices de leur développement dans de multiples directions : déséquilibres métaboliques dus à la tumeur, réactions immunitaires spécifiquement dirigées contre des marqueurs propres aux cancers pancréatiques, présence de « traces » du cancer dans le sang sous forme d’ADN ou de cellules circulantes... Il s’agit, notamment, de détecter le passage d’un état inflammatoire (pancréatite) à un état cancéreux.

Le premier enjeu est de confronter ces potentiels biomarqueurs à la réalité de cohortes de patients pour s’assurer de leur pertinence clinique. Parallèlement, ces développements ouvrent de multiples portes pour mieux comprendre la mécanique de ces cancers et des résistances aux traitements. Autant de pistes pour les chercheurs qui veulent imaginer de nouvelles stratégies thérapeutiques.

 

Mettre au point des outils de détection précoce

La détection précoce est, pour l’instant, la meilleure option dont on dispose pour améliorer le pronostic d’un patient. Outre l’identification des signes précurseurs de la maladie naissante, biologiques ou moléculaires, les médecins doivent disposer d’outils capables de mener des explorations noninvasives (le pancréas n’est pas un organe « accessible » et aucun prélèvement n’y est anodin). Le développement d’outils d’imagerie est, pour l’instant, la principale réponse. Dans certains cas, ces outils permettront de faire émerger des informations, impossibles à visualiser par un opérateur humain, grâce au traitement des images par une intelligence artificielle. L’imagerie peut aussi s’accoler à la chirurgie (ou à la réalisation de biopsies) pour améliorer la précision du geste. Les laboratoires de recherche suivent également d’autres pistes, comme celle des biopsies liquides, dont les degrés de sensibilité et de précision augmentent sans cesse. L’objectif est de réussir à distinguer des biomarqueurs potentiellement très discrets dans une prise de sang ou dans le liquide baignant la tumeur (plus simple à échantillonner que la tumeur elle-même). Ces approches doivent, à termes, permettre d’anticiper la prise en charge des cancers du pancréas pour améliorer son efficacité.

 

La recherche avance : lésion pré-tumorale ou cancer du pancréas, il nous faut des biomarqueurs des stades précoces du développement cancéreux

Anne-Sophie Chrétien est docteure en pharmacie, maitre de conférence et praticienne à l’Institut Paoli-Calmettes de Marseille. Elle coordonne une étude visant à identifier, dans le sang, des signes très précoces de la transformation cancéreuse de lésions pancréatiques.

« Lorsqu’on annonce à une personne que des lésions pré-cancéreuses ont été décelées dans son pancréas à l’occasion d’un examen d’imagerie, le choc peut être violent. Or, ces lésions n’induisent pas nécessairement un risque élevé de cancer ! D’ailleurs, on estime qu’environ 7 % de la population générale est porteuse de telles lésions et la très grande majorité, heureusement, n’évolue jamais. Malheureusement, aujourd’hui, on ne sait pas encore précisément anticiper ce niveau de risque, ce qui implique des prises en charge lourdes, coûteuses et potentiellement injustifiées. Lésion pré-tumorale ou cancer du pancréas, il nous faut des biomarqueurs des stades précoces du développement cancéreux pour orienter la prise en charge. C’est l’objectif que nous poursuivons à travers ce projet qui implique plusieurs équipes : des chercheurs du centre de recherche en cancérologie de Marseille et des cliniciens de l’Institut Paoli-Calmettes. Nous cherchons à déceler, dans le sang, des anomalies très discrètes de l’immunité qui seraient associées aux toutes premières phases de développement d’un cancer du pancréas. Outre le fait que ces cellules puissent être utilisées comme un marqueur de l’émergence d’un cancer, elles peuvent aussi nous délivrer de nombreuses informations importantes sur les stratégies développées par ces cancers pour se jouer du système immunitaire. »

 

834 000 € sur 5 ans : c’est notre soutien au projet d’Anne-Sophie Chrétien.
Cette subvention financera les réactifs utilisés pour caractériser les cellules immunitaires présentes dans le sang des patients et détecter leurs anomalies très discrètes par des technologies de pointe. Elle permettra aussi le recrutement d’une équipe qualifiée en recherche clinique.

 

Parole de patients

Gaëlle, 51 ans

« En juin 2019, j’ai commencé à souffrir de symptômes digestifs et de douleurs au ventre qui ne passaient pas. Après de nombreux examens passés en urgence, c’est un échographe qui a donné l’alerte : « il y a une masse au pancréas ». D’autres analyses ont suivi, des écho endoscopies ne constataient qu’une inflammation locale, à l’origine des symptômes, qui m’ont d’ailleurs certainement sauvée. Fin juillet, le mot cancer était prononcé mais les équipes hésitaient avant de programmer une opération, toujours très délicate. Alors qu’elle était enfin prévue, elle a été décommandée la veille à cause de nodules pulmonaires détectés au scan de contrôle… Une fois ces nodules opérés – ils étaient en fait bénins – la tumeur au pancréas a pu être retirée, avec succès, enfin ! J’ai alors reçu une chimio intensive qui m’a fait perdre 30 kilos. Aujourd’hui je suis en rémission, surveillée mais en bonne santé avec un pancréas encore fonctionnel. Malgré les épreuves, je sais que j’ai eu de la chance. »


Nous remercions Gaëlle pour son témoignage.


 


R.D.

 


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