Communiqué de presse
La radio-immunothérapie consiste à injecter dans le sang du patient un anticorps spécifique des cellules cancéreuses, auquel est attaché un élément radioactif. Cet anticorps radio-marqué, capable de reconnaître les cellules cancéreuses et de se fixer à leur surface, permet d’irradier de façon très localisée la tumeur afin de la détruire. À l’heure actuelle, si ce type de thérapie est appliqué au traitement de certains cancers hématologiques (parmi lesquels certains lymphomes non hodgkiniens), son utilisation dans les tumeurs dites « solides » demeure à un stade expérimental. Cependant, de par sa capacité de ciblage, la radio-immunothérapie présente beaucoup d’intérêt dans le traitement des tumeurs solides, notamment des tumeurs métastatiques. François Davodeau explique : « Ce type de radiothérapie permet d’irradier et de détruire des tumeurs que l’on ne voit pas à l’imagerie, car le radio-élément est amarré à une sorte de tête chercheuse. Cette technique pourrait donc offrir la possibilité de détruire la tumeur mais aussi les métastases, y compris celles que l’on n’a pas encore décelées, ainsi que les cellules tumorales qui peuvent demeurer à la suite d’une chirurgie d’exérèse1 de la tumeur, responsables de la récidive du cancer. »
Afin d’améliorer l’efficacité de la radio-immunothérapie l’équipe de François Davodeau cherche à augmenter la quantité d’anticorps radio-marqués fixés sur les cellules tumorales tout en limitant l’irradiation des tissus sains par les anticorps radio-marqués circulant dans le sang. Dans ce but, le traitement développé par l’équipe nantaise reposera sur une méthode de ciblage en deux temps : « Dans un premier temps, on injecte la molécule « tête chercheuse », anticorps ou fragment d’anticorps ; celle-ci détecte une protéine à la surface des cellules tumorales sur laquelle elle s’amarre. Dans un second temps, lorsque l’anticorps s’est accumulé sur les cellules tumorales et qu’il a été éliminé de la circulation sanguine, on injecte le radio-élément : celui-ci se clipse très vite sur les anticorps déjà fixés à la tumeur grâce à un couplage chimique hyper réactif et très spécifique », précise le chercheur. L’élimination rapide du radio-élément de la circulation sanguine devrait limiter la toxicité pour les organes sains et permettre d’augmenter la quantité de radio-éléments présents sur les cellules tumorales. Cette technique améliorera l’efficacité du traitement pour traquer les tumeurs solides et les métastases où qu’elles se trouvent.
À terme, si les évaluations de la technique conduites par l’équipe de François Davodeau sont concluantes, cette nouvelle radio-immunothérapie devra ensuite connaître les différentes étapes du développement clinique d’un médicament avant d’envisager une mise à la disposition des patients.
« La Fondation ARC a sélectionné le projet de François Davodeau, pour l’excellence de l’équipe et de son environnement, scientifique, médical et technique ainsi que pour l’originalité de l’approche qui recèle un fort potentiel d’innovation, a souligné Véronique Simon, responsable des Relations publiques, lors de la remise de subvention. Le projet s’inscrit dans le cadre du développement de la médecine de précision destinée aux patients atteints de cancer, l’une des priorités de la Fondation ARC. »
En 2017, la Fondation ARC a financé 6 nouveaux projets de recherche sur les cancers à Nantes, pour un montant de près de 600 000 euros.
De 2013 à 2017, la Fondation ARC a attribué son soutien à 71 projets de recherche sur les cancers en région Grand-Ouest, pour un montant de près de 4,5 millions d’euros.
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1. Une intervention chirurgicale visant à enlever la tumeur.
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