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17 février 2023

Myélome multiple : un anticorps bispécifique face aux échecs thérapeutiques ?

Les résultats d’un essai clinique de phase 1 ouvrent de belles perspectives pour un anticorps bispécifique dans la prise en charge des patients atteints de myélome multiple et en échec thérapeutique.

Les myélomes multiples sont des cancers des cellules souches sanguines présentes dans la moelle osseuse et contre lesquelles de nombreuses options thérapeutiques existent. Elles ont été mises au point, au fil des années, pour faire face aux résistances thérapeutiques et aux récidives. Dans certains cas, notamment chez les patients les moins âgés, ces progrès laissent entrevoir de réelles perspectives de guérison. Le Professeur Michel Attal,

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lauréat du Prix Fondation ARC Léopold Griffuel, témoignait déjà en 2015 d’un changement de perspectives, le diagnostic n’étant plus synonyme de condamnation à court terme pour de très nombreux patients (voir ci-contre). Ceci étant, tous ne tirent pas bénéfice des stratégies thérapeutiques actuelles et les récidives sont, malheureusement, encore fréquentes. Face à ces besoins, les approches continuent à se diversifier et l’une d’elle vient de faire une percée significative.

 

Récemment publiés dans le prestigieux New England Journal of Medicine, les résultats d’un essai clinique de phase 1 ouvrent en effet des perspectives. L’essai en question devait définir la dose recommandée de talquetamab, un anticorps dit « bispécifique », dont les compétences commençaient sérieusement à être envisagées dès 2019, suite à la publication de résultat précliniques par des équipes japonaises. Concrètement, cet anticorps a été conçu pour reconnaitre à la fois la protéine CD3 – caractéristique des lymphocyte T susceptibles d’agir contre les cellules cancéreuses – et la protéine GPRC5D, que différentes équipes ont pointée comme étant très exprimée à la surface des cellules de myélome multiple, notamment ceux au pronostic le plus défavorable. Son action, bien caractérisée par les travaux japonais, se base sur le rapprochement physique entre les cellules cancéreuses cibles et les cellules immunitaires actives. Une sorte d’entremetteur fatal.

 

L’essai dont les résultats ont été publiés dernièrement, donc, a bien permis d’établir une dose tolérable et active pour envisager un essai clinique de phase 2 (destiné à évaluer le degré d’efficacité de l’anticorps), mais il a aussi permis de se faire une idée des bénéfices que l’on pourrait être en mesure d’attendre de cette nouvelle thérapie : sur les 74 patients qui ont reçu les doses recommandées (232 patients avaient été inclus dans cet essai), les effets secondaires étaient parfaitement gérables et, après plusieurs mois de suivi (11,7 ou 4,2 mois, selon les doses considérées), le taux de réponse oscillait entre 70 et 64 %. Des chiffres très encourageants pour des patients qui ne répondaient pas aux multiples thérapies déjà reçues. A suivre !

 


R.D.


Source : Chari, A. et al ; Talquetamab, a T-Cell–Redirecting GPRC5D Bispecific Antibody for Multiple Myeloma; NEJM; 15 décembre 2022