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22 juin 2022

Pour pronostiquer des cancers de la prostate : des bactéries comme indicateur ?

Des résultats récents laissent penser qu’un nouvel outil pourrait voir le jour afin d’aider les cliniciens à établir le pronostic d’un cancer de la prostate de façon simple et non invasive. 

Avec plus de 50 000 nouveaux cas chaque année en France, les cancers de la prostate restent, malgré un taux de survie très élevé (94 % à 5 ans), un réel problème de santé publique : non seulement parce qu’ils sont responsables de plus de 8 000 décès par an, mais aussi parce que ses traitements peuvent être invalidants. Lors du diagnostic, il est donc capital d’orienter précisément le patient, vers des traitements intensifs s’il est porteur d’un cancer agressif, ou vers des traitements plus légers, voire une simple surveillance, si la tumeur est localisée et relativement indolente. La recherche est particulièrement active sur ces questions pronostiques (un aperçu général). En témoigne une nouvelle étude publiée récemment par quatre équipes de la ville de Norwich, qui se focalise sur les bactéries présentes dans les urines et la prostate de patients.

Le lien entre la présence de certaines bactéries dans les tissus et l’émergence de maladies, dont des cancers, est connu. En ce qui concerne les cancers de la prostate, des travaux menés en 2017 rapportaient la présence de bactéries pro-inflammatoires dans les urines de patients atteints d’un cancer de la prostate. Dans le travail publié récemment, les équipes anglaises sont allées plus loin. Elles ont mené une caractérisation approfondie des séquences génétiques présentes dans les urines et dans certains échantillons prostatiques disponibles au sein de deux cohortes indépendantes. Leur approche a permis d’identifier, dans les urines, 4 nouvelles espèces bactériennes associées à la présence d’un cancer, mais surtout de définir des groupes de patients qui, en fonction des populations bactériennes présentes, faisaient face à des risques différents de cancer de la prostate. Un groupe de patients « porteurs » de certaines bactéries était par exemple associé à une présence plus fréquente de métastases au moment du diagnostic ou à leur émergence au cours du suivi.

Reste encore, selon les auteurs, à explorer les liens de causalité qui se tissent entre ces quelques populations bactériennes et le risque de cancer. Pour la recherche clinique, en tout cas, c’est une piste à suivre pour la mise au point d’un nouvel outil pronostic rapide et non invasif.


R.D.
Source : Hurst, R. et al ; Microbiomes of Urine and the Prostate Are Linked to Human Prostate Cancer Risk Groups; European Urology Oncology; 18 avril 2022