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18 février 2021

Pesticides : une méta-analyse pointe une responsabilité dans les leucémies aiguës myéloïdes

Des données produites depuis plusieurs décennies ont été récoltées et analysées par des chercheurs de Tours, elles montrent une corrélation entre l’utilisation de pesticides dans le cadre professionnel et la survenue de leucémies aiguës myéloïdes.

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De nombreuses études sont menées pour établir le lien entre le degré d’exposition aux pesticides et le risque de développer des cancers du sang. Mais la nature des pesticides est très diverse, tout comme les modes d’exposition. De la même façon, ces cancers du sang recouvrent de très nombreuses maladies dont les lymphomes, les formes chroniques ou aiguës de leucémies, qu’elles touchent les cellules immunitaires de type lymphoïde (celles qui donnent naissance aux lymphocytes) ou de type myéloïde (qui sont à l’origine d’autres globules blancs). Si des données solides permettent d’associer l’expositions aux pesticides dans le milieu professionnel à la survenue de lymphomes non-hodgkiniens, des chercheurs de l’Université de Tours se sont penchés sur la question des risques de leucémies aiguës de type myéloïde (LAM), les plus fréquentes chez les adultes.

Sur ce sujet, une méta-analyse relativement ancienne (2007) n’avait pas réussi à faire émerger une information claire : les études de cohortes semblaient bien montrer une association entre l’exposition professionnelle aux pesticides et le risque de LAM, mais les analyses dites « cas-témoins »* ne faisaient pas apparaitre un tel lien. Selon les auteurs, l’hétérogénéité des études prises en compte (définition de cas, des niveaux d’exposition…) pouvaient être la cause de cette dissonance. Ils ont donc entrepris une analyse exhaustive de la littérature pour en extraire le maximum d’études aux caractéristiques strictement définies.

Les critères de sélection des études à analyser ont été drastiques : à partir de plus 6 700 études publiées sur le sujet entre 1946 et 2020, les chercheurs se sont penchés dans le détail sur 197 articles pour finalement n’en retenir que 14, publiés entre 1986 et 2017. Quatorze études cas-témoins qui permettaient de comparer suffisamment rigoureusement le parcours d’exposition et, le cas échéant, de la maladie de 9 948 personnes n’ayant pas développé de LAM et de 3 955 patients.

Les conclusions obtenues grâce à l’ensemble des données récoltées vont dans le sens d’un sur-risque de LAM chez les personnes exposées aux pesticides dans leur cadre professionnel. Une nouvelle pierre à l’édifice pour que les LAM puissent-être reconnues comme maladies professionnelles pour les personnes dont l’exposition aux pesticides dans le cadre de leur travail peut être démontrée. Cette étude illustre aussi l’importance d’avancer pas à pas sur la question des facteurs de risque. En l’occurrence, il est encore capital, notamment, de mieux préciser la nature des pesticides « incriminés » et d’établir des liens de causalité, qui manquent encore.


* Les études cas-témoins sont des études rétrospectives qui comparent différents paramètres entre deux groupes de personnes aux caractéristiques semblables mais qui diffèrent sur la survenue d’un évènement médical (un diagnostic de LAM, en l’occurrence).

R. D.

Source : Foucault, A. et al; Occupational pesticide exposure increases risk of acute myeloid leukemia: a meta analysis of case–control studies including 3,955 cases and 9,948 controls; Scientific Reports; Janvier 2021