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27 avril 2021

Myélome multiple : un nouvel indice pour traquer sa progression agressive

Une analyse génétique comparée de patients atteints de myélome multiple et de leucémie à plasmocyte a permis d’éclaircir les liens entre les deux maladies et d’envisager une meilleure anticipation du pronostic des patients atteints de myélome multiple.

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Le myélome multiple (MM) touche les cellules souches du système sanguin, qui se développent au sein la moelle osseuse avant de rejoindre la circulation sanguine lorsqu’elles sont matures. Les cellules cancéreuses de ces MM colonisent souvent la moelle de différents os, mais il arrive qu’elles évoluent et parviennent à gagner d’autre compartiments. Cette nouvelle forme de la maladie, agressive, est appelée une leucémie à plasmocytes secondaire (sPCL). Pour mieux comprendre l’évolution entre ces deux formes cancéreuses, des chercheurs chinois ont mené une comparaison de l’expression des gènes dans les cellules cancéreuses des différents patients.

Des différences génétiques étaient déjà connues entre les MM et les sPCL, notamment certaines anomalies chromosomiques importantes. Mais elles ne permettaient pas toujours d’expliquer les différences biologiques entre ces deux maladies. Dans un premier temps, les chercheurs ont donc comparé le niveau d’expression de gènes entre patients grâce à d’importantes bases de données. Avec cette approche, les chercheurs sont parvenus à distinguer des variations importantes du niveau d’expression d’une protéine, présente en de plus grandes proportions chez les patients atteints de myélome multiple que chez ceux dont la maladie avait évolué en leucémie à plasmocytes. ITGA6, c’est son nom, est une intégrine, impliquée dans la capacité des cellules à adhérer à la matrice qui les entoure ou au contraire à s’y mouvoir.

Des expériences menées sur des modèles cellulaires in vitro ont montré que la mobilité et la capacité des cellules de MM à envahir des tissus voisins étaient amoindries quand l’expression d’ITGA6 était artificiellement rehaussée. A l’inverse, une baisse d’expression d’ITGA6 était associé à une dispersion plus efficace des cellules dans les conditions de culture.

Une analyse de l’évolution clinique des patients a aussi révélé que le niveau d’expression de l’intégrine était clairement lié au pronostic. L’expression plus faible d’ITGA6 était associée à une survie sans évènement (sans rechute ni progression de la maladie) et une survie globale plus courtes.

Avec l’identification de ce marqueur pronostic, les médecins pourraient envisager une meilleure classification des myélomes multiples et, donc, une meilleure prise en charge des patients. Enfin, l’ensemble de ces travaux permettent de mieux comprendre les spécificités biologiques des leucémies à plasmocytes qui dérivent de myélomes multiples.


R. D.

Source : Song, S. et al; Downregulation of ITGA6 confers to the invasion of multiple myeloma and promotes progression to plasma cell leukaemia ; British Journal of Cancer; 30 mars 2021