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17 septembre 2021

COVID-19 et immunothérapies, des premières données très rassurantes

Une étude menée avec le soutien de la Fondation ARC a montré que l’administration d’immunothérapies anticancéreuses n’était pas associée à un risque d’aggravation de COVID-19 comme on aurait pu le craindre.

La COVID-19 est une maladie déclenchée par l’infection du virus SARS-CoV-2 qui, dans certains cas, provoque une réaction immunitaire d’ordre inflammatoire très forte qui altère le système respiratoire (notamment). Les immunothérapies anticancéreuses qui bloquent des points de contrôle immunitaire, elles, empêchent la mise sous silence des lymphocytes qui est imposée par les tumeurs. Pour les patients atteints de cancers et traités grâce à ces anti PD-1, anti PD-L1 ou anti CTLA-4, la crainte était importante de voir leur système immunitaire sur-stimulé sous l’action synergique de leur traitement et d’une éventuelle infection au SARS-CoV-2. Céleste Lebbé, de l’Hôpital Saint-Louis (Paris) et de nombreux autres médecins et chercheurs se sont penchés sur la question, avec le soutien de la Fondation ARC.

Pour aller plus loin

Entre le 2 mars et le 30 juin 2020, le suivi d’une cohorte de 292 patients traités pour un mélanome de stade avancé a permis d’identifier 15 patients infectés par le SARS-CoV-2 dont un quart a dû être hospitalisé. Une proportion correspondant à ce qui a pu être observé dans d’autres contextes en oncologie et indiquant que les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire ne semblent pas induire de formes graves de COVID-19.

Pour mieux comprendre les évènements biologiques qui surviennent lorsqu’immunothérapies et infections au SARS-CoV-2 se croisent, des analyses approfondies ont été menées chez les patients en phase aigüe ou en convalescence de COVID-19 et chez des patients traités pour un mélanome mais indemne de l’infection virale. L’expression de centaines de gènes a été quantifiée, tout comme la production d’anticorps dirigés contre plusieurs protéines du virus ; la réponse immunitaire portée par les lymphocytes T (qui reconnaissent et détruisent notamment des cellules infectées) a aussi été décryptée.

Les molécules liées au processus inflammatoire – cruciales dans les formes sévères de COVID-19 – ne semblaient pas être présentes à des taux particulièrement élevés chez les patients recevant les immunothérapies. Les lymphocytes T spécifiques du SARS-CoV-2 étaient, au contraire, plus nombreux et actifs, en phase aigüe comme lors de la convalescence. Il semblait, par contre, que certaines cellules impliquées dans la production d’anticorps soient en partie neutralisées chez les patients traités par immunothérapie, sans pour autant grever la quantité d’anticorps dirigés contre la protéine virale Spike.

Les résultats obtenus sont globalement très rassurants pour les patients atteints de cancer traités par immunothérapies, qui peuvent, en l’état actuel des connaissances, toujours être administrées même en cas d’infection au SARS-CoV-2. Mais ces résultats sont aussi très intéressants pour d’autres raisons : ils révèlent de nombreux détails propres à la réaction immunitaire qui se joue lors de l’infection par le SARS-CoV-2 et/ou lors du traitement anticancéreux et permettent donc de progresser dans la prise en charge des patients atteints de cancer ou de COVID-19.


R.D.

Source : Yatim, N. et al; Immune checkpoint inhibitors increase T cell immunity during SARS-CoV-2 infection; Science Advances; 18 Août 2021