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05 février 2020

Cancers de la prostate : un indicateur génétique pour estimer le risque individuel

Un nouvel outil, basé sur une l’analyse du patrimoine génétique de chacun, permettrait d’estimer le niveau de risque de cancer de la prostate ainsi que l’âge potentiel de survenue. Une avancée qui pourrait améliorer les modalités de surveillance de ce cancer.

Avec plus de 50 000 nouveaux diagnostics chaque année, les cancers de la prostate sont les plus fréquents chez l’homme en France. Ainsi, même si leur taux de survie à cinq ans est l’un des plus élevés (plus de 90 %, 80 % à 10 ans), ils sont responsables de plus de 8 000 décès par an. Or les méthodes diagnostiques permettent de déceler un cancer de la prostate peu développé, dont la prise en charge est plus efficace et moins lourde. Aujourd’hui, la principale limite à la détection précoce de ces cancers est l’absence d’outils suffisamment spécifiques pour réaliser un dépistage fiable auprès de tous les hommes. Des travaux publiés récemment pourraient aider à proposer un dépistage plus approprié, auprès de patients dont le risque est plus élevé que la moyenne.

En savoir plus

Des travaux précédents avaient en effet déjà montré que certaines variations dans le patrimoine génétique étaient associées à une survenue plus fréquente de cancer de la prostate. Les chercheurs américains ont donc pris en compte l’analyse de 110 variations génétiques qui, au sein du génome de chaque homme, peuvent influencer son niveau de risque de cancer de la prostate. Un « score » génétique a ainsi été mis au point, calculé sur la base du séquençage de ces 110 sites, réalisé pour chaque homme considéré. Une démarche qui correspond à celle mise en œuvre pour estimer le risque de cancer du sein dans l’étude MyPeBS, dont la Fondation ARC est partenaire. Les résultats publiés dernièrement dans la revue JAMA Network Open, ont été obtenus auprès d’une cohorte de 3 225 hommes suivis pendant 4 ans. Le score génétique de risque a été calculé pour chacun d’entre eux et mis en regard de la survenue – ou non – d’un cancer. De cette façon, trois groupes ont pu être distingués, associés à des niveaux de risque faible (19 % des cas), intermédiaire (52 % des cas) ou élevé (30 % des cas) de développer un cancer de la prostate. Le risque de détection d’un cancer dans chacun de ces groupes au cours des 4 ans de l’étude était respectivement de 14 %, 22 % et 32 %. La même tentative de classification, sur la seule base de l’étude des antécédents familiaux, ne permettait qu’une division en deux groupes : 14 % ayant un risque familial étaient associés à un risque élevé et 86 % n’en ayant pas étaient associés à un risque faible ou intermédiaire. En outre, les deux groupes considérés à haut risque, identifiés selon les deux approches, n’incluaient pas les mêmes hommes, nécessitant de bien intégrer à la fois l’exploration génétique et l’enquête familiale.

Autre point fort du score génétique, il permettait aussi d’attribuer un âge médian de survenue du cancer : dans le groupe des hommes à faible risque génétique et sans antécédents familiaux, l’âge médian de survenue du cancer était de 80 ans alors qu’il était de 74 ans pour les hommes ayant un score de risque élevé et de 77 ans lorsque le risque était intermédiaire. Grâce à ces informations, il est possible d’imaginer une adaptation des approches de surveillance en fonction du niveau de risque, plus précoce et plus fréquent pour les hommes à haut risque, retardé et moins fréquent pour ceux qui semblent moins exposés.


R. D.

Source : Na, R. et al; Single-Nucleotide Polymorphism–Based Genetic Risk Score and Patient Age at Prostate Cancer Diagnosis; JAMA Network Open; 27 décembre 2019.