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19 juillet 2019

Dasatinib, l’immunothérapie au doigt et à l’œil

Une thérapie ciblée, utilisée depuis une dizaine d’années, pourrait aider à réguler l’activité d’une immunothérapie dont les effets sont trop importants chez certains patients.
 

Les cellules CAR-T constituent l’une des dernières avancées thérapeutiques majeures contre les cancers. Ces lymphocytes, prélevés chez le patient, sont modifiés génétiquement pour cibler de façon spécifique les cellules cancéreuses du patient. Lorsqu’elles lui sont ensuite réinjectées, les cellules CAR-T reconnaissent leur cible et entrent en action : émission de signaux qui induisent une réponse immunitaire organisée et destruction des cellules reconnues. Le recours à cette approche a pour l’instant été validé dans quelques cancers du sang, grâce à une efficacité remarquable. Cependant, le déclenchement de la réaction immunitaire par ces lymphocytes modifiés a parfois des conséquences sévères. Les signaux moléculaires émis sont trop intenses et produisent ce que les médecins appellent une « flambée » immunitaire : au lieu d’être focalisée contre les cellules cancéreuses, la mobilisation est générale et met en danger la santé du patient. Pour gérer ces situations, les médecins disposent de molécules qui neutralisent de façon globale les signaux inflammatoires mais neutralisent aussi de façon définitive les cellules CAR-T. Des travaux récemment publiés ouvrent une nouvelle piste.

Les chercheurs ont en effet montré que le dasatinib, une thérapie ciblée utilisée actuellement face à certaines leucémies, était capable d’agir sur un récepteur impliqué dans l’activation des lymphocytes modifiés. Très concrètement, le dasatinib bloque l’activation des cellules CAR-T pendant plusieurs jours, sans pour autant altérer leur viabilité à plus long terme. Dans les expériences réalisées in vivo, les chercheurs ont ainsi pu déclencher à nouveau une réponse immunitaire anti-tumorale, simplement en interrompant le traitement au dasatinib.

Avec cette approche, si elle venait à être validée par des essais cliniques, les médecins pourraient disposer d’un outil inédit pour contrôler de façon très précise l’intensité d’immunothérapies particulièrement efficaces, en jouant sur la dose de thérapie ciblée administrée.


R.D.

Source : Mestermann, K. et al; The tyrosine kinase inhibitor dasatinib acts as a pharmacologic on/off switch for CAR T cells; Science translational medicine; 3 juillet 2019


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