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23 mai 2017

Neuroblastome : prédire l'efficacité d'une immunothérapie chez les enfants

Une simple analyse génétique permettrait de prédire l'efficacité d'une immunothérapie proposée depuis 2015 aux enfants atteints d'un neuroblastome.

Si les immunothérapies permettent de modifier les perspectives des patients dans un nombre croissant de cancers, elles ne constituent pas à ce jour une solution universelle. 

Cette approche, qui se base sur la mobilisation de notre système de défenses naturelles, n’est aujourd’hui efficace que chez une partie des patients. L’un des enjeux majeurs du développement des immunothérapies consiste donc à trouver les indices qui permettront de savoir, a priori, quel patient sera susceptible d’en bénéficier. Des chercheurs du Wisconsin se sont penchés sur la question dans le cadre de la prise en charge des enfants atteints de neuroblastome, l’un des cancers les plus fréquents chez les enfants.

En 2015, la prise en charge de ce cancer à haut risque s’est enrichie d’un traitement d’immunothérapie qui associe trois médicaments (le dinutuximab, l’IL-2 et le GM-CSF*) à la chimiothérapie classiquement utilisée. Afin de savoir si des facteurs génétiques influaient sur la réussite du traitement, les chercheurs ont analysé chez 175 patients deux groupes de gènes, les gènes « KIR » et les gènes « HLA », impliqués dans la reconnaissance par les cellules immunitaires des cellules dont elles contrôlent l’ « identité ». Concrètement, les cellules immunitaires de type NK (les principales actrices anti-tumorales mobilisées par ces traitements) exposent à leur surface des protéines « KIR » qui reconnaissent les protéines « HLA », présentées, elles, à la surface de chacune de nos cellules. Or nous ne disposons pas tous des mêmes versions de ces protéines. Selon les résultats présentés lors d’un congrès par les chercheurs, la réussite du traitement dépendrait en grande partie de la nature du couple KIR-HLA exprimé par le patient.

Chez les patients qui possédaient un couple « bénéfique », l’ajout de l’immunothérapie faisait passer le taux de survie à 5 ans de 34 % à 91 %. Sur la même période de temps, la survie sans progression de la maladie passait, elle, de 27 % à 61 %. Chez les patients qui disposaient d’un autre bagage génétique, l’immunothérapie ne semblait apporter aucun bénéfice. En permettant ainsi d’éviter des traitements inefficaces, ces travaux répondent à un enjeu majeur pour les jeunes patients qui ont déjà subi une prise en charge lourde, basée sur un traitement immunosuppresseur intensif et une transplantation de cellules souches sanguines.


R. D.

Source : Dépêche APM international ; Neuroblastome : un biomarqueur pour identifier les patients qui bénéficient du dinutuximab ; Avril 2017

*Le dinutuximab est un anticorps dirigé contre la protéine GD2, présente en grande quantité à la surface des cellules de neuroblastome.
L’interleukine 2 (IL-2) aide à stimuler l’activité de certaines cellules immunitaires.
Le GM-CSF est une molécule stimulant la prolifération de certaines cellules immunitaires.