Lors de la remise de subvention, François Dupré, directeur général de la Fondation ARC, a rappelé : « La Fondation ARC est engagée aux côtés du C3M depuis sa création, en 2008. Elle a apporté son soutien à 70 projets, financés à hauteur de 5,16 millions d’euros auxquels s’ajoutent les deux programmes labellisés remis ce matin, portant à plus de 6 millions l’ensemble du soutien à ce centre qui témoigne de l’excellence de la recherche française. » Le directeur général de la Fondation ARC a insisté sur le fait que « les travaux financés permettront d’identifier de nouvelles cibles et thérapeutiques, voire de nouveaux traitements, afin de mieux répondre aux besoins des patients. » Il a enfin souligné l’importance de « la complémentarité de toutes les recherches, de la recherche fondamentale à la recherche clinique afin de parvenir à vaincre le cancer. La Fondation ARC s’est fixé pour objectif de contribuer à la guérison de 2 cancers sur 3 à l’horizon 2025. »

Des projets qui visent l’identification de nouveaux traitements

Ainsi, les recherches précliniques de l’équipe de Jean-François Peyron pourraient aboutir à la découverte de nouvelles thérapies qui, en agissant sur le métabolisme cellulaire, renforceront l’efficacité des médicaments existants.

« Nous travaillons sur les ribosomes. Les ribosomes sont des sortes de nano-machines capables de transformer l’information génétique en protéines indispensables à la croissance et à la prolifération cellulaire, en particulier des cellules cancéreuses, explique le chercheur. Ils sont produits en grande quantité par les cellules cancéreuses et contribuent, en quelque sorte, à leur alimentation. Notre projet vise à cibler les ribosomes afin d’affamer les cellules cancéreuses ». Les travaux menés par l’équipe de Jean-François Peyron évaluent l’impact sur la croissance tumorale de molécules antibiotiques connues qui ciblent les ribosomes cytoplasmiques. En s’appuyant sur des techniques de reconstruction 3D, mises en oeuvre par une équipe de l’Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire d’Illkirch (Bas-Rhin), les scientifiques cherchent à augmenter le potentiel anti-cancéreux de ces molécules ainsi qu’à éviter leur effet antibiotique, délétère, notamment pour le microbiote (la flore intestinale).

L’équipe de Jean-François Peyron a reçu de la Fondation ARC un soutien de 50 000 euros sur deux ans, qui vient compléter une dotation de l’Institut National du Cancer (INCa) pour cet ambitieux projet. 

Le projet de Jean-Ehrland Ricci porte, lui aussi, sur l’exploration des voies métaboliques. Ce « Programme labellisé Fondation ARC » poursuit les premiers travaux de recherche fondamentale soutenus par la Fondation ARC. 

Il porte sur le traitement de certains lymphomes : « Nous avons déjà identifié, avec l’équipe du professeur Catherine Thieblemont, (hôpital Saint-Louis, Paris), un marqueur de la réponse aux inhibiteurs métaboliques, précise le chercheur. Dans le cadre de ce nouveau programme, en nous appuyant sur les travaux cliniques réalisés par l’équipe de Saint-Louis, nous étudierons la possibilité de proposer aux patients chez qui les inhibiteurs métaboliques pourraient fonctionner et qui ne répondent à aucun traitement existant, des combinaisons de traitements incluant ces inhibiteurs métaboliques ». Ce programme de recherche translationnelle permettra de mieux comprendre comment ce marqueur peut prédire la réponse des patients et de lancer un essai clinique qui débutera courant 2017.

Le programme de Jean-Ehrland Ricci est soutenu par la Fondation ARC à hauteur de 450 000 euros sur 3 ans. 

Le « Programme labellisé Fondation ARC » attribué à Patrick Auberger porte sur la régulation de la mort cellulaire (apoptose) et de l’autophagie - un mécanisme qui participe du bon fonctionnement de la cellule, en permettant, notamment, la dégradation de certains composants cellulaires, et dont le dérèglement contribue à la cancérogénèse. Ce sont ces dérèglements que l’équipe de Patrick Auberger étudie dans le cadre du myélome multiple et des syndromes myélodysplasiques, deux pathologies actuellement incurables. Ses travaux visent à trouver des traitements ciblant une protéine (BCL-B) impliquée dans la régulation de l’apoptose et de l’autophagie afin de proposer, à terme, de nouvelles solutions thérapeutiques aux patients.

Le « Programme labellisé Fondation ARC » du directeur du C3M est soutenu par la Fondation à hauteur de 420 000 euros sur 3 ans. « Ce financement très conséquent va nous permettre de développer un projet très original dans deux pathologies actuellement incurables. Nous pourrons ainsi recruter un assistant ingénieur sur une durée de 30 mois afin de réaliser une partie du projet, un atout essentiel pour sa réussite », souligne Patrick Auberger. Le directeur du centre ajoute : « Le C3M a bénéficié de nombreux soutiens de la Fondation ARC : 5 programmes labellisés Fondation ARC à ce jour, de nombreux projets Fondation ARC ou encore des bourses doctorales ou postdoctorales. C’est une fierté pour notre centre car la sélection de la Fondation ARC est exigeante. Cela représente aussi une aide absolument essentielle aux travaux de la plupart de nos équipes sans laquelle de nombreux projets n’auraient pu voir le jour ».

La Fondation ARC pour la recherche sur le cancer en région PACA

De 2007 à 2016, la Fondation ARC a sélectionné en région PACA, 539 projets et son soutien à la recherche sur les cancers s’élève à près de 39 millions d’euros. En 2016, la Fondation ARC a sélectionné, en région PACA, 37 projets de recherche sur les cancers pour un montant de plus de 2,2 millions d’euros.

 

De 2007 à 2016, la Fondation ARC a sélectionné, à Nice, 218 projets pour un montant de plus de18,7 millions d’euros. En 2016, la Fondation ARC a sélectionné, à Nice, 18 projets de recherche sur les cancers pour un montant de près de 1,3 millions d’euros. En mai 2017, 3 programmes labellisés Fondation ARC ont été attribués à des équipes niçoises, pour un montant total de 1,3 millions d’euros.

Depuis la création du C3M en 2008, la Fondation ARC a attribué son soutien à 72 projets menés par les équipes du C3M, pour un montant de plus de 6 millions d’euros.