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Cancers du sein HER2 : vers une meilleure compréhension des mécanismes métastatiques

Deux articles publiés simultanément dans la revue Nature décrivent comment des cellules de cancers du sein HER2 positifs quittent très tôt la tumeur primaire pour coloniser d’éventuels futurs sites métastatiques.

La progression des connaissances scientifiques et médicales n’est pas, mais alors pas du tout, un long fleuve tranquille.

La vision généralement partagée de la formation des métastases est une vision linéaire : une tumeur primaire se développe puis, au fil du temps, certaines cellules cancéreuses accumulent des anomalies génétiques qui les rendent aptes à s’extraire de la tumeur, migrer et coloniser d’autres tissus pour former des métastases. Mais un autre scenario est envisagé, aux antipodes de celui-ci. Deux articles récemment publiés dans la revue Nature étayent cette vision alternative.

Les premières mises en doute du modèle linéaire de l’émergence des métastases remontent aux années 2000. Des études relataient en effet déjà la présence de cellules cancéreuses dans la moelle osseuse alors que le développement de la tumeur primaire n’en était qu’à ses débuts. Les futures métastases seraient « en attente » dès les premières phases de développement de la tumeur primaire et ne seraient pas le produit d’une évolution tardive de celle-ci ! Pour mieux comprendre ce phénomène, les auteurs des deux articles publiés dernièrement ont suivi in vivo le développement de tumeurs mammaires qui dépendent de HER2, un récepteur de facteur de croissance. Leurs travaux montrent tout simplement que des cellules cancéreuses quittent très précocement la tumeur et sont plus affutées que leurs sœurs retardataires pour former des métastases. Quantitativement, leurs observations ne sont pas anecdotiques : dans leur modèle d’étude, au moins 80 % des métastases qui se sont développées étaient initiées par des cellules ayant quitté précocement la tumeur primaire.

Pour consolider leurs observations, les chercheurs ont tenté de décrypter les signaux qui déclenchent cette migration précoce. Leurs résultats montrent que la progestérone joue un rôle central et double : quand la tumeur est naissante et que le niveau d’expression de HER2 n’est pas encore élevé, l’hormone déclenche des processus de migration de certaines cellules tumorales. Au contraire, elle favorise plutôt la prolifération locale des cellules cancéreuses lorsque HER2 est fortement exprimé et que la densité des cellules, au sein de la tumeur, est importante.

Même si leurs résultats doivent être confirmés chez l’Homme, ces deux études publiées conjointement fournissent de nouveaux éléments pour comprendre des phénomènes de récidives distantes qui peuvent survenir chez des patientes qui sont pourtant diagnostiquées avec des tumeurs mammaires localisées.


R. D.

Sources : Hosseini, H. et al ; Early dissemination seeds metastasis in breast cancer; Nature; Décembre 2016
Harper, K.L. et al; Mechanism of early dissemination and metastasis in Her2+ mammary cancer; Nature; Décembre 2016


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