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Cancer du sein, les cellules font le plein… de lipides

Une étude fait la lumière sur un vaste détournement énergétique opéré par les cellules de cancers du sein. Le coup de filet des chercheurs permet d’épingler des protéines directement impliquées et d’imaginer, à terme, une mesure thérapeutique.

Il est commun d’imaginer que les cellules cancéreuses se développent au dépend du tissu qui l’accueille…

A l’instar d’un parasite, on imagine la tumeur « aspirer » les ressources nutritionnelles pour assurer sa propre croissance. Dans certains cas, cette image semble particulièrement proche de la réalité. Dans les cancers du sein, en l’occurrence, les cellules cancéreuses profiteraient directement des réserves graisseuses qui jouxtent la tumeur. Ainsi, des travaux publiés en 2011 et 2013 avaient décrit le phénomène d’amaigrissement des adipocytes (les cellules qui produisent et stockent les lipides) qui sont en contact avec la tumeur. Toute la question était alors de savoir ce que devenait cette précieuse ressource énergétique. Avec le soutien de la Fondation ARC, des chercheurs toulousains et leurs collaborateurs ont suivi sa piste1.

Première observation, majeure, les lipides perdus par les adipocytes sont bien récupérés par les cellules cancéreuses, qui les stockent sous forme de micro-gouttelettes. Riches de cette ressource, les cellules cancéreuses verraient alors leur métabolisme modifié et, plus grave, leur agressivité accrue. Des mesures réalisées in vitro montrent ainsi que des cellules cancéreuses cultivées avec des adipocytes colonisent un milieu trois fois plus efficacement que des cellules cancéreuses privées d’adipocytes. Selon les auteurs, les micro-gouttelettes lipidiques constitueraient, pour ces cellules mobiles, des bagages qui serviraient à la fois de réserves de carburant et de stimulation de leur profil agressif. Leur rôle pourrait ainsi être prépondérant lorsque les cellules cancéreuses se sont disséminées et sont en situation de former des métastases.

Pour démanteler un trafic, il faut non seulement pouvoir tracer les flux de marchandises, mais aussi identifier les protagonistes principaux ! Dans le cas présent, les chercheurs sont parvenus à identifier les protéines qui permettent l’import des lipides dans les cellules cancéreuses puis dans les mitochondries, véritables usines de transformation énergétique des cellules. Ils ont aussi confondu celle qui permet de mobiliser, au besoin, les lipides stockés sous forme de gouttelettes dans les cellules cancéreuses. Dès lors, la perspective de mesures thérapeutiques peut se dessiner, même si elle ne s’inscrit pas dans un avenir immédiat.


R. D.

Source : Wang, Y.Y. et al ; Mammary adipocytes stimulate breast cancer invasion through metabolic remodeling of tumor cells; JCI insight; 23 février 2017

1. En 2008, grâce à un soutien de 500 000 euros, la Fondation ARC avait permis l’installation d’un important équipement de microscopie dans le laboratoire toulousain. Par ailleurs, deux auteurs de l’étude ont été financés par la Fondation pour finaliser leur doctorat. Parmi eux, Victor Laurent a travaillé sur la relation entre les cellules des cancers de la prostate et les adipocytes qui entourent cet organe. Son travail, récompensé aux Journées Jeunes Chercheurs de la Fondation ARC, a fait l’objet d’une publication en janvier 2016


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