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20 avril 2016

Vivre après un cancer : comment mieux prévenir les séquelles de la maladie ?

Prévenir les séquelles des cancers et de leurs traitements est un enjeu de santé publique dont se saisit la recherche pour améliorer la qualité et la durée de vie des patients après la maladie. Si l’on dispose aujourd’hui de données qui justifient le déploiement d’une prévention spécifique, d’importants progrès restent à réaliser tant au niveau de l’organisation des soins que de la recherche.

Le 24 mars dernier, à l’invitation de la Fondation ARC, de l’Institut national du cancer (INCa) et de l’Institut de recherche en santé publique (IReSP), chercheurs, médecins et patients se sont réunis dans le cadre d’un colloque dédié à la question de la prévention tertiaire en oncologie, dont l’objet est de prévenir ou de limiter les complications et les conséquences de la maladie et de ses traitements.

Des millions de patients concernés

En 2008, on estimait que trois millions de personnes, en France, étaient ou avaient été touchées par un cancer. Chez ces personnes, fatigue, douleurs, troubles psychologiques mais aussi maladies cardiovasculaires ou rénales, notamment, peuvent avoir un impact lourd sur la santé et/ou la qualité de vie, y compris longtemps après une rémission. Autre risque notable, celui de développer des récidives ou même un second cancer, potentiellement différent du premier. Jérémie Jégu, médecin et épidémiologiste à l’Université de Strasbourg, rapportait à ce sujet que le risque de cancer était majoré de 36 % chez les personnes qui avaient déjà eu un premier cancer.

Si les problèmes de santé qui se posent suite à la maladie et aux traitements sont de mieux en mieux décrits, des progrès ont également été faits dans la compréhension de ce qui les provoque. Qu’il s’agisse de la toxicité des traitements ou de comportements à risques comme le tabagisme ou la consommation d’alcool, la sédentarité, le surpoids ou une alimentation inadaptée, les connaissances permettent aujourd’hui de tracer les grandes lignes d’une prévention destinée à améliorer significativement la durée et la qualité de vie des patients et anciens patients.

Une organisation des soins perfectible

Sarah Dauchy, chef du département des soins de supports à Gustave Roussy (Villejuif), le rappelait : un soutien psycho-oncologique, nutritionnel et de kinésithérapie est d’ores et déjà recommandé dès le début de la prise en charge, comme prérequis pour considérer le patient dans sa globalité. Toutefois, face à ces recommandations et aux preuves qui montrent, notamment, l’importance d’arrêter de fumer après le diagnostic d’un cancer, les professionnels de santé comme les chercheurs et les patients n’ont pu que constater certains manques dans l’organisation des soins. Les consultations de psycho-oncologie ou de tabacologie, par exemple, ne sont en effet pas proposées dans tous les centres de soins à travers le territoire. Pierre Senesse, chef du service de nutrition clinique et de gastroentérologie de l’Institut du cancer de Montpellier, rapportait pour sa part les obstacles qu’il a dû surmonter avec ses équipes pour organiser la coordination de la prise en charge nutritionnelle des patients sur l’ensemble de la région Languedoc-Roussillon. Aussi, qu’il s’agisse de la prise en charge financière des soins, du déploiement de nouvelles spécialités dans les centres anti-cancer, de la formation des professionnels à l’hôpital comme en ville, de nombreux progrès sont encore nécessaires pour que les recommandations qui existent déjà puissent être mises en œuvre.

Des recherches prioritaires

Pour la mise en œuvre d’une prévention tertiaire plus performante, le développement d’une recherche permettant de préciser les données épidémiologiques ou de valider, par exemple, des nouvelles approches de prévention a aussi été largement discuté. Pour mieux mesurer l’impact des différents facteurs de risques, en particulier sur certaines populations de patients ou d’anciens patients, la nécessité de mettre en place des cohortes, ou d’exploiter celles qui existent déjà, semble une priorité. Ces « outils » permettent de recueillir, auprès de personnes suivies sur une période donnée, des informations de nature biologique (échantillons), médicale, sociale, environnementale ou comportementale, et de les mettre en relation avec la survenue d’évènements de santé.

Se basant sur des données épidémiologiques précises et solides, les projets de recherche dite « interventionnelle » sont apparus comme incontournables pour mettre au point des approches de prévention adaptées à des populations bien ciblées grâce à de nombreux facteurs (âge, catégorie socio-économique, type de cancer et de traitements, tabagisme, troubles psychologiques, sédentarité…). Dans le cadre de ces projets, chercheurs et acteurs de terrain travaillent ensemble pour mettre au point et évaluer des actions de prévention ou de formation, un aménagement du parcours de soin... Il peut donc s’agir, par exemple, de proposer un nouveau programme de sevrage tabagique aux patients touchés par un cancer des voies aérodigestives supérieures, qui sera différent d’un programme destiné aux patientes atteintes d’un cancer du sein…

Un des enjeux majeurs de ces approches personnalisées est aussi de renforcer l’adhésion des patients et anciens patients aux conseils de prévention (arrêt du tabac, réduction de la consommation d’alcool, pratique de l’activité physique, réduction de la sédentarité ou du surpoids…).

Synergie des parties prenantes

Une des conclusions de cette journée est la nécessité de fédérer toutes les parties prenantes. Chercheurs, médecins et patients doivent être associés dans la conception et la mise en œuvre des projets de recherche, comme dans l’aménagement de l’offre de soins. Face à ce besoin, la Fondation ARC, jouera son rôle de catalyseur, notamment en permettant l’émergence et la mise en œuvre de projets fédérateurs, en lançant dès l’été 2016 un appel à projets spécifique, en partenariat avec l’INCa et l’IReSP.

Mieux vaut prévenir, à tout moment…

En termes de santé publique, ou plus spécifiquement en cancérologie, on distingue plusieurs « temps » de prévention, ou plusieurs objectifs. Prévenir la survenue d’un cancer, le déceler le plus tôt possible pour faciliter sa prise en charge, et enfin réduire l’impact du cancer sur la santé des patients nécessitent des actions de prévention adaptées à chacun. Ainsi, prévention primaire, secondaire et tertiaire prennent aujourd’hui toute leur place dans la mise en œuvre d’une médecine personnalisée qui considère le patient dans sa globalité, sans se limiter à traiter une tumeur.

Pour en savoir plus sur la prévention des cancers, consultez notre dossier Prévenir le cancer.


R.D.


Pour en savoir plus sur les avancées de la recherche sur le cancer.