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27 avril 2016

Traitement hormonal du cancer de la prostate : des répercussions immunitaires

L'hormonothérapie anti-androgénique, fréquemment utilisée pour traiter les cancers de la prostate,  pourrait avoir un effet limitant sur l'action de cellules immunitaires destinées à s'attaquer à la tumeur.

Alternative à l'ablation chirurgicale des testicules, l'hormonothérapie anti-androgénique (HAA) permet, elle aussi, de supprimer la stimulation hormonale responsable du développement d'une grande partie de ces cancers.

Étant donné le caractère pour le moins irréversible de l'option chirurgicale, la solution médicamenteuse est un recours de plus en plus fréquent qui montre une efficacité satisfaisante chez une majorité de patients. Pour autant, les cas de récidives sont nombreux. Se basant sur des études récentes qui montrent un potentiel effet sur le système immunitaire des médicaments bloquant la stimulation androgénique, des chercheurs chinois ont voulu savoir ce qu'il en était dans le cas des cancers de la prostate.

Selon leurs observations précliniques, un traitement d'immunothérapie – destiné à stimuler les défenses immunitaires anti-tumorales – perdrait en efficacité en étant associé à une HAA, alors qu'il serait plutôt optimisé quand une ablation chirurgicale des testicules est réalisée. Grâce à une exploration très approfondie des mécanismes biologiques sous-jacents, les chercheurs sont parvenus à expliquer cet effet malheureux du traitement anti-androgénique. Les molécules utilisées, censées bloquer des récepteurs aux androgènes, agissent aussi sur les lymphocytes, cellules clés dans le développement d'une réponse immunitaire forte et ciblée. L'HAA bloquerait en fait une phase très précoce de la « mise en mouvement » des lymphocytes, avant même qu'ils ne soient stimulés par la rencontre d'une cellule tumorale.

Malgré tout, l'HAA reste une approche efficace qui permet à des milliers de patients de voir leur tumeur régresser. Pour éviter l'apparition de récidives, certainement liées – du moins en partie – à  cet affaiblissement du système immunitaire, les chercheurs ont tenté de voir si des traitements proposés séquentiellement pourraient apporter une réponse satisfaisante. Et en effet, des travaux menés in vivo ont montré que la réponse anti-tumorale était bien maintenue lorsqu'une stimulation du système immunitaire par immunothérapie était proposée pendant quelques jours avant l'administration de l'HAA. Bien évidemment, un tel protocole de traitement doit être dûment testé dans le cadre d'essais cliniques dédiés mais certaines données provenant d'autres essais cliniques combinant une approche vaccinale à une HAA semble concorder avec les observations faites par les chercheurs chinois.


R.D.

Source : Pu, Y. et al ; Androgen receptor antagonists compromise T cell response against prostate cancer leading to early tumor relapse ; Science translational medicine ; 6 avril 2016


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