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07 juillet 2016

Cancers du sein agressifs : une nouvelle approche pour une ancienne piste

La mise au point d'un nouvel inhibiteur permet d'envisager un mode d'action original sur une cible déjà exploitée par une classe de médicaments utilisée depuis plus de 20 ans.

Le taxol et ses dérivés, les taxanes, sont entrés dans la pharmacopée des oncologues dans les années 90.

Ces molécules, issues de l'écorce ou des aiguilles de l'if, ont la capacité de bloquer les microtubules, l'une des structures qui constituent l'ossature des cellules, ce que les biologistes appellent le cytosquelette. Celui-ci, qui a la particularité d'être extrêmement dynamique, donne non seulement leur forme aux cellules, mais leur permet aussi de se déplacer et de se diviser. Ainsi, en bloquant directement les microtubules, les taxanes stabilisent le cytosquelette et empêchent les cellules de se diviser. Seuls problèmes, ces thérapies induisent une toxicité non négligeable et des mécanismes de résistances semblent se mettre en place au sein des cellules, certaines tumeurs perdant leur sensibilité aux traitements actuels. Disposée à rajeunir cette stratégie thérapeutique, une équipe grenobloise, soutenue par la Fondation ARC, a développé un nouvel angle d'attaque pour agir sur le cytosquelette.

La dynamique des microtubules est régulée par une multitude de protéines. Dès 2012, les chercheurs grenoblois avaient identifié un inhibiteur, Pyr1, capable de bloquer l'une de ces protéines, la LIM kinase, particulièrement présente et active dans les cellules tumorales. Les travaux publiés dernièrement ont permis de préciser le mode d'action de  Pyr1 et de confirmer le potentiel anti-tumoral de l'approche.

Ainsi, sous l'action de l'inhibiteur, les cellules cancéreuses pouvaient adopter deux « attitudes » : certaines s'arrondissaient et se déplaçaient rapidement alors que d'autres gardaient leur aspect allongé, « fusiforme », mais devenaient immobiles. D'une manière générale, le traitement a permis de faire régresser des tumeurs, y compris celles qui étaient résistantes au taxol et, s'il n’empêchait pas la formation de métastases, il freinait drastiquement leur croissance. En agissant sur la dynamique du cytosquelette sans intervenir directement sur les microtubules, les chercheurs espèrent avoir trouvé un mode d'action plus spécifique aux cellules cancéreuses que celui des taxanes. Des développements pharmacologiques et d'autres expériences précliniques sont encore indispensables pour pouvoir l'affirmer.


R.D.

Source : Prunier, C. et al ; LIM Kinase Inhibitor Pyr1 Reduces the Growth and Metastatic Load of Breast Cancers ; Cancer Research ; 23 mai 2016


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