Jusqu'à présent, seuls ceux qui portaient certaines mutations responsables d'une grande instabilité génétique semblaient en effet pouvoir en tirer profit. Des travaux menés à l'Université de Pittsburgh,  en Pennsylvanie, pourraient bien faire changer cet état de fait.

Dans un premier temps, les chercheurs ont comparé les tumeurs coliques de 78 patients qui présentaient aussi des métastases hépatiques. Parmi ces patients, certains avaient reçu, avant l'ablation de leur tumeur, un traitement des métastases aux radiofréquences, une approche alternative à la chirurgie qui permet de détruire les tumeurs (ou les métastases) à distance, par la chaleur. Les chercheurs ont ainsi observé que les radiofréquences appliquées aux métastases hépatiques avaient un effet singulier sur la tumeur primaire, dans le côlon : augmentation du nombre de lymphocytes T dans la tumeur et expression accrue de la protéine PD-L1, impliquée dans le blocage du système immunitaire. Selon les auteurs de cette étude, les radiofréquences seraient à l'origine de réactions inflammatoires globales, responsables de cette meilleure invasion des tumeurs coliques par les lymphocytes T. Quoi qu'il en soit, les tumeurs des patients ayant reçu ces radiofréquences avaient tout d'une tumeur susceptible de répondre aux immunothérapies « anti-PD1 ».

Une approche préclinique a permis aux auteurs de montrer qu'un traitement préalable des métastases hépatiques par radiofréquences permettait bel et bien de sensibiliser les tumeurs primaires du côlon à l'immunothérapie. Les chercheurs espèrent lancer d'ici peu un essai de phase 1 pour évaluer la faisabilité d'une telle approche chez des patients.

R.D.