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08 avril 2016

Angiosarcome : anciens médicaments pour un nouveau traitement

Un traitement basé sur l’utilisation de médicaments déjà bien connus mais dédiés à d’autres pathologies semble montrer des résultats très prometteurs chez des patients atteints d’angiosarcome.

L’angiosarcome est un cancer rare qui se développe à partir du système vasculaire. À l’exception des patients diagnostiqués à un stade suffisamment précoce pour envisager une chirurgie, la prise en charge de ce cancer est délicate, du fait d’une progression généralement rapide de la tumeur et de sa faible sensibilité aux chimiothérapies.

Des résultats récemment publiés par des chercheurs français, australiens et indiens semblent indiquer qu’un nouveau traitement, utilisant des médicaments administrés habituellement dans d’autres situations, pourrait changer les perspectives pour les patients atteints d’angiosarcome avancé, voire métastatique.

L’histoire de ce nouveau traitement remonte à 2008, quand des chercheurs bordelais constatent que l’hémangiome, ou  tâche de naissance (une tumeur totalement bénigne des enfants) régresse rapidement lorsqu’on administre du propranolol. Ce bêta-bloquant n’était alors utilisé que pour contrer les effets secondaires du traitement classique (des corticoïdes à haute dose), mais les résultats observés l’ont repositionné en première ligne pour soigner ces tumeurs bénignes. Quelques années plus tard, l’idée de repositionner à nouveau le propranolol germe au sein du Centre de recherche en oncologie biologique et oncopharmacologie, à Marseille : ce bêta-bloquant, si efficace face à des tumeurs bénignes du système vasculaire, ne le serait-il pas aussi lorsqu’il s’agit de tumeurs cancéreuses ? Semblant confirmer cette hypothèse, les premiers résultats expérimentaux ont été obtenus en 2011.

Enfin, l’article publié dernièrement relate les résultats très prometteurs obtenus auprès de sept patients de l’hôpital de Bombay grâce à un protocole associant le propranolol à une chimiothérapie dite « métronomique ». Grâce à une approche in vitro, les chercheurs avaient au préalable identifié, la vinblastine comme la chimiothérapie qui montrait la meilleure efficacité lorsqu’elle était associée au bêta-bloquant, loin devant la doxorubicine et le paclitaxel, classiquement utilisés contre ces tumeurs. Afin d’en réduire la toxicité, les chercheurs ont proposé d’administrer cette chimiothérapie selon un mode métronomique, c’est-à-dire par doses réduites mais à une fréquence bien plus resserrée que lors de protocoles classiques. Parmi les sept patients traités par cette double approche, tous ont répondu au traitement et les moyennes de survie, globale ou sans progression, ont considérablement été améliorée, atteignant respectivement 16 et 11 mois.

Si les auteurs rappellent que leur approche ne permet pas encore une guérison des patients atteints d’angiosarcome de stade avancé, ils annoncent d’ores et déjà le lancement d’un essai clinique sur plusieurs centres en France. Ils insistent par ailleurs sur le fait que leur démarche de « repositionnement » de médicaments existants a permis la mise au point d’un traitement dont le coût est relativement faible, lui ouvrant les portes d’un usage dans les pays en développement.


R.D.

Source : Pasquier, E. et al ; Effective Management of Advanced Angiosarcoma by the Synergistic Combination of Propranolol and Vinblastine-based Metronomic Chemotherapy: A Bench to Bedside Study; EBioMedicine; Mars 2016


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