Une vision simpliste des mécanismes voudrait que toute anomalie observée au niveau génétique soit retrouvée au niveau protéique. C’est sans compter les dizaines de mécanismes de régulation et de contrôle – dont on ne connait qu’une partie – qui opèrent lors de la production d’une protéine. Afin de savoir quelles mutations sont réellement décisives dans les cancers colorectaux, des chercheurs ont mené une large étude du contenu en protéine des cellules tumorales dont le génome avait déjà été analysé.

Les chercheurs ont ainsi pu distinguer, parmi les 95 tumeurs analysées, certaines anomalies, décelées au niveau génétique, qui n’étaient pas répercutées au niveau fonctionnel, et d’autres qui, au contraire avaient un effet très marqué. De cette manière il est possible de distinguer les mutations génétiques les plus importantes et à cibler en priorité.

Grâce à cette analyse innovante, les chercheurs sont parvenus à classer les tumeurs colorectales en cinq sous-types, dont un qui semblait associé à une évolution plus sévère. D’après les auteurs de l’étude, ce type d’approche pourrait permettre d’identifier les patients qui, étant atteints d’un sous-type tumoral sévère, bénéficieraient d’une prise en charge par chimiothérapie après l’intervention chirurgicale.

R.D.

Source : Zhang, B. et al ; Proteogenomic characterization of human colon and rectal cancer; Nature; publication en ligne du 20 juillet 2014