Diagnostiqué tôt, le cancer colorectal peut être guéri dans neuf cas sur dix !

Dans 60 à 80% des cas, les cancers colorectaux se développent à partir de tumeurs bénignes, appelées polypes ou adénomes. Avec le temps, ces lésions peuvent grossir et dégénérer en tumeurs. En les recherchant et en les retirant, il est donc possible d'empêcher l'apparition du cancer.

Depuis fin 2008, il existe partout en France un programme de dépistage organisé :  tous les 2 ans entre 50 et 74 ans, chacun est invité à consulter son médecin généraliste pour effectuer un test de détection de sang dans les selles. Aujourd'hui, le dépistage repose sur le test Hemoccult II. Un nouveau test immunologique, plus sensible et plus simple (un seul prélèvement contre six sur trois jours), devrait être mis en place en 2014 : il détectera la présence d'hémoglobine humaine dans les selles grâce des anticorps spécifiques.

Le stade de diagnostic du cancer colorectal est le facteur pronostique majeur du cancer colorectal. Selon une étude américaine, le taux de survie à 5 ans est de de plus de 90 % lorsque le cancer est diagnostiqué à un stade local contre près de 70 % à un stade régional (lorsque les cellules cancéreuses ont envahi les ganglions lymphatiques) et  environ 11 % lorsque le cancer a développé des métastases. Ainsi, dépisté tôt, le cancer colorectal peut être guéri dans neuf cas sur dix !

Dépistage et progrès thérapeutiques ont amélioré la prise en charge

Le dépistage a permis d'accroître la proportion de cancers diagnostiqués à un stade précoce et il a contribué ainsi à l'amélioration des chiffres de survie. Une étude bourguignonne menée chez des personnes invitées à faire un test de dépistage tous les deux ans, suivies pendant 11 ans, a ainsi montré que la mortalité par cancer colorectal est réduite de 33 % chez les personnes ayant fait au moins une fois le test de dépistage. Dans le même temps, des progrès chirurgicaux ont permis de limiter le risque de récidive et de réduire encore la mortalité.

Aujourd’hui, la participation au programme de dépistage organisé reste faible et inégale selon les régions. Le mois de « Mars Bleu » est donc une occasion importante de rappeler l’enjeu du dépistage dans la prise en charge du cancer colorectal.

N.R.