Les médecins européens, menés par le Pr Julien Mazières, pneumo-oncologue à l'Hôpital Larrey (Toulouse), se sont intéressés au cancer pulmonaire non à petites cellules (CPNPC), le type le plus fréquent de cancer du poumon. Parmi les 3 800 patients recrutés en France, en Suisse et en Espagne, ils ont recherché ceux portant des mutations sur le gène HER2 ; 65 ont été identifiés, soit une incidence de l'ordre de 1,7 %. Cette mutation semblerait plutôt concerner les femmes ainsi que les non-fumeurs, et serait plus fréquente parmi les patients diagnostiqués pour un adénocarcinome, l'un des trois sous-types de tumeurs non à petites cellules.

Au sein de ce groupe, seize patients présentant une mutation de HER2, ont bénéficié d'une thérapie ciblée visant cette anomalie, associée à une chimiothérapie conventionnelle. Parmi ces thérapies « anti-HER2 » évaluées, le trastuzumab, prescrit aujourd'hui aux femmes atteintes de cancer du sein HER2-positif, a abouti à un taux de contrôle de la maladie de 93 %. Deux essais cliniques de phase II évaluent actuellement le trastumuzab contre ces formes de cancer du poumon, ce qui pourrait conduire progressivement à prendre en compte l’état du gène HER2 pour guider leur traitement.

G.F.

Source : J. Mazières et al. Lung cancer that harbors a HER2 mutation: epidemiologic characteristics and therapeutic perspectives. Journal of Clinical Oncology. En ligne le 22 avril 2013.