Conclusion : ces molécules stimuleraient de façon indirecte le système immunitaire, renforçant alors leur action directe contre les cellules cancéreuses.

Les anthracyclines sont connues pour leur action cytotoxique directe contre les cellules cancéreuses, qui entraîne leur mort en bloquant leur division. Les chercheurs français viennent de mettre en évidence un autre mécanisme par lequel ces molécules s'attaquent aux tumeurs. En mourant sous l'action des anthracyclines, les cellules cancéreuses libèrent de petites « molécules-signaux » qui attirent des cellules immunitaires présentes au voisinage de la tumeur et activent la différenciation de ces dernières en cellules dendritiques. Ces cellules entraînent une réponse immunitaire efficace contre les cellules cancéreuses encore en vie. Les molécules de chimiothérapie ouvrent ainsi un deuxième « front » contre la tumeur.

Ces travaux constituent une piste prometteuse pour renforcer l'efficacité des anthracyclines. Les chercheurs sont en effet parvenus, en empêchant la dégradation de cette molécule-signal, à fortifier la réponse immunitaire contre trois types de tumeurs lors d'essais précliniques. Une association de la chimiothérapie par anthracycline et d'une immunothérapie protégeant cette molécule-signal pourrait ainsi être envisagée.

G.F.

Source : Y. Ma et al. Anticancer chemotherapy-induced intratumoral recruitment and differentiation of antigden-presenting cells. Immunity. 2013;38(4):729-41.