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30 juillet 2013

Cancer de la prostate : des nerfs stimuleraient la tumeur

Différentes fibres nerveuses seraient impliquées dans la prolifération et la dissémination des cellules cancéreuses de la prostate.

Les chercheurs s'intéressent de plus en plus au rôle du microenvironnement tumoral, terme désignant les cellules non-cancéreuses entourant la tumeur, dans le processus de croissance tumorale.

L'équipe américaine menée par le Dr Paul Frenette, du Albert Einstein College of Medicine à New-York (États-Unis), s'est penchée plus particulièrement sur le rôle des fibres nerveuses présentes autour des tumeurs de la prostate : elles pourraient favoriser la prolifération et la dissémination des cellules cancéreuses.

Selon les résultats de cette étude préclinique, le développement de la tumeur prostatique repose sur la présence de nerfs du système sympathique. En effet, ces cellules nerveuses libèrent une molécule, la noradrénaline, qui se fixe sur les récepteurs adrénergiques de certaines cellules du microenvironnement, lesquelles stimulent alors la croissance tumorale. Un autre type de fibres nerveuses dites parasympathiques sont impliquées quant à elles dans la dissémination des cellules cancéreuses en dehors de la prostate : ce phénomène est enclenché par la production par ces fibres nerveuses d'une autre molécule, l'acétylcholine, spécifique d'un récepteur présent à la surface des cellules entourant la tumeur. L'injection d'un antagoniste de ce récepteur a permis de bloquer ce mécanisme et d'améliorer ainsi la survie en limitant la formation de métastases en dehors de la prostate.

Enfin, les chercheurs américains ont analysé 43 échantillons d'adénocarcinomes prostatiques. Ils ont ainsi montré qu'une forte densité de fibres nerveuses dans le voisinage de la tumeur indiquait une tumeur prostatique agressive, de plus mauvais pronostic. Cette observation renforce l'hypothèse d'un rôle des fibres nerveuses dans le métabolisme tumoral.

De même que de nouveaux vaisseaux sanguins se forment autour de la tumeur pour l'alimenter en oxygène et en nutriments (un phénomène appelé néoangiogenèse), de nouveaux nerfs pourraient ainsi apparaître dans l'environnement de la tumeur et contribuer à sa croissance : les chercheurs parlent de « néo-neurogenèse ». Ceci pourrait expliquer pourquoi certaines études épidémiologiques ont montré un effet positif de la prise de bêta-bloquants (des médicaments qui bloquent les récepteurs adrénergiques impliqués dans le mécanisme mis à jour par les chercheurs américains) sur le pronostic de patients atteints de cancer de la prostate. Ces résultats novateurs ouvrent une nouvelle voie pour améliorer le traitement de ce cancer, le plus fréquent chez l'homme, en visant le système nerveux qui se développe dans l'environnement de la tumeur.


G.F.

Source : C. Magnon et al. Autonomic nerve development contributes to prostate cancer progression. Science. 2013 ;341(6142).


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