Une équipe conduite par le professeur Hugues de Thé, médecin chercheur à l'hôpital Saint-Louis (Paris) et lauréat du 39ème Prix Fondation ARC Léopold Griffuel, vient de décoder le mode d'action de ces traitements.

Le traitement actuel associe l'acide rétinoïque et l'arsenic. Il permet, comme l'a montré précédemment l'équipe du professeur de Thé, de détruire la protéine PML/RARA (ainsi appelée car elle naît de la fusion de deux gènes PML et RARα) qui est à l'origine de la prolifération des cellules cancéreuses. L'étude biologique des effets de ces deux thérapies a permis de comprendre plus précisément les mécanismes qui en découlent.

Dans un premier temps, l'acide rétinoïque et l'arsenic dégradent la protéine PML-RARA. Cette dégradation permet de rétablir la formation des corps cellulaires, de petites structures sphériques présentes dans les cellules saines mais désorganisées dans les cellules de LAP. Enfin, le rétablissement des corps cellulaires active la protéine p53, connue pour son rôle d'arbitre entre la mort cellulaire et la survie (et impliquée pour cela dans de nombreux cancers) : les cellules cancéreuses entrent alors dans un stade de vieillissement appelé sénescence, où elles perdent la capacité de se multiplier, mettant un coup d'arrêt à la progression de la maladie.

Cette cascade d'événements cellulaires complexe pourrait se retrouver, du moins en partie, dans d'autres cancers : en réactivant la formation de ces corps cellulaires, il serait alors possible d'ouvrir la voie à une guérison.

G.F.

Source : J. Ablain et al. Activation of a promyelocytic leukemia-tumor protein 53 axis underlies acute promyelocytic leukemia cure. Nature Medicine. En ligne le 12 janvier 2014.