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14 janvier 2014

Cancers du sein : l’épigénétique ouvre une voie pour la désescalade thérapeutique

Un nouveau biomarqueur permettrait d’évaluer le degré d’agressivité des cancers du sein les plus fréquents et ainsi d’épargner les traitements de chimiothérapie aux patientes qui n’en ont pas besoin.

Luminaux A, luminaux B, HER2+, triples négatifs... Ces types de cancers du sein ont des caractéristiques biologiques et des pronostics très différents.

Le diagnostic, posé grâce à des examens cliniques et anatomopathologiques, permet la mise en place de protocoles de soins adaptés. Les cancers luminaux A ou B, dans lesquels les cellules tumorales expriment des récepteurs hormonaux, pourront être traités par hormonothérapie, par exemple. Au sein de chaque groupe, pourtant, réside une hétérogénéité qui gagnerait à être explorée pour affiner encore les traitements. Dans cette optique, une équipe de l’Institut Curie (Paris) propose un nouvel outil pour distinguer les patientes dont le risque de récidive est faible et qui peuvent donc éviter une chimiothérapie.

En observant le niveau d’expression des gènes dans les tumeurs de plus de mille patientes, les chercheurs ont remarqué que celles qui souffraient des formes les plus agressives de cancers (luminaux B, HER2+ et triple négatifs) présentaient des niveaux d’expression plus élevés des gènes de la famille des histones. Quelles sont ces protéines ? Leur capacité à compacter l’ADN font d’elles des régulatrices de l’expression de certains gènes. En effet, les gènes portés par la molécule d’ADN ne peuvent s’exprimer que si l’ADN n’est pas trop compacté. Ainsi la surexpression d’une histone n’induit pas directement la multiplication incontrôlée des cellules, mais elle dérègle l’expression de certains gènes qui, potentiellement, ont un effet direct sur la prolifération cellulaire.

Ainsi, grâce au niveau d’expression de ces protéines, les chercheurs sont parvenus à distinguer les patientes souffrant d’un cancer de type luminal A de celles qui ont un cancer de type luminal B, deux cancers qu’il est difficile de différencier, notamment lors d’un dépistage relativement précoce. Plus intéressant encore, le niveau d’expression d’une de ces protéines, appelée HJURP, permet de savoir, parmi les patientes qui ont un cancer de type A luminal, celles pour qui le risque de récidive est important.

Aujourd’hui toutes les patientes atteintes d’un cancer de type luminal A, celui dont le pronostic est le meilleur, reçoivent une chimiothérapie à la suite du traitement local de chirurgie ou de radiothérapie. Or on sait qu’un peu moins de la moitié des patientes en tirent un bénéfice clinique. Les chercheurs précisent que la force prédictive de ce biomarqueur dit « épigénétique » - il ne s’agit pas de déceler une mutation génétique – est nettement plus importante que celle du marqueur Ki67 actuellement utilisé par les cliniciens.


R.D.

Source : Montes de Oca, R. et al ; The histone chaperone HJURP is a new independant prognostic marker for luminal A breast carcinoma; Molecular Oncology, décembre 2014


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